Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LA CANNE ENRUBANNEE DE L’ »ABBE » DES HAUTES-ALPES

Sous la plume du baron de la DOUCETTE, ancien préfet des Hautes-Alpes, figure un long article documenté sur les coutumes des habitants des Hautes-Alpes. Son article parut dans le « Musée des Familles » de décembre 1836, p. 81-90.

Il évoque les fêtes patronales appelées « vogues », organisées par les jeunes gens des localités, qui formaient des « sociétés de jeunesse » comme il y en avait partout sous l’Ancien Régime. La Doucette cite Farnaud, dans l’Annuaire des Hautes-Alpes de 1806, dont nous extrayons ce qui se rapporte à la canne :

Un arbre a été planté au centre de l’aire de jeux et de danses, on l’appelle un « mai ». Ensuite « un des jeunes gens du village préside aux jeux ; il est désigné sous le titre d’abbé ; il est distingué par ses cheveux poudrés et relevés en rond, et par les rubans dont sa veste, son chapeau et sa canne sont ornés. C’est lui qui maintient l’ordre et la police dans les danses. Il a beaucoup de pouvoirs, et nul ne peut danser sans sa participation. (…)

A l’ouverture du bal, une foule considérable des deux sexes saute simultanément en faisant des tours multipliés autour du mai, au son d’une musique discordante et avec de vives acclamations. Chaque fille que l’abbé désigne ensuite pour la danse attache un ruban à sa canne, sorte de bâton de commandement.

Si la jeunesse d’un village veut insulter celle du lieu de la fête, elle cherche à enlever le mai, ou l’instrument du ménétrier, ou les rubans de l’abbé ; alors plus de raison ; les pères et mères renoncent au rôle de conciliateurs ; de part et d’autre ils viennent soutenir leurs enfants, et trop souvent le sang coule à la suite des jeux. »

On ne manquera pas d’établir un parallèle entre cette canne enrubannée de l’abbé de la jeunesse haute-alpine, avec celle des conscrits et même celle des compagnons. Dans les trois groupes sociaux, la canne enrubannée est l’attribut de jeunes gens.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Tags:

2 Comments to “LA CANNE ENRUBANNEE DE L’ »ABBE » DES HAUTES-ALPES”

  1. [...] pouvaient simplement être accrochés au niveau du pommeau et y pendre). Voir l’article : La canne enrubannée de l’abbé des Hautes-Alpes. Il en était de même en ce qui concernait les conscrits, qui paradaient dans les rues, [...]

  2. [...] » étaient présidées par un « abbé » muni d’une canne enrubannée (voir l’article La canne enrubannée de l’ « abbé » des Hautes-Alpes). Les conscrits faisaient de même (voir l’article Cannes de conscrits et cannes de compagnons). [...]

Leave a Reply