Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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BATON DE SAINT JACQUES AUX RUBANS A TURIN

Au Palazzo Madama (Palais Madame) à Turin, se trouvent de remarquables collections d’œuvres d’art, parmi lesquelles figure une statuette de saint Jacques avec sa besace et son bourdon (dont il manque probablement le pommeau et la pointe).

On remarquera deux petits rubans à franges et liserés flottant en haut du pommeau. Le cartel indique que cette statuette provient d’un Hospice de pèlerins de Capriata d’Orba, dans le Piémont, province d’Alexandrie. C’est une terre cuite, faite à la main et à la palette de bois, engobée et émaillée aux oxydes de cuivre, fer et manganèse.Epoque : 1450-1500.

N’en tirons surtout pas de conclusions hâtives, fondées sur la similitude du nom de saint Jacques avec Maître Jacques, le fondateur légendaire des compagnons du Devoir, lesquels ont coutume, lorsqu’ils exercent leur fonction de « rouleur » (maître de cérémonies), d’entourer leur cannes de deux rubans bicolores.

Notons simplement que le port de cannes et bâtons enrubannés se retrouve ici et là dans des lieux et des contextes différents. Nous l’avons déjà signalé lors de précédents articles : dans les communes des Hautes-Alpes, jusqu’au début du XIXe siècle, les « sociétés de jeunesse » étaient présidées par un « abbé » muni d’une canne enrubannée (voir l’article La canne enrubannée de l’ « abbé » des Hautes-Alpes). Les conscrits faisaient de même (voir l’article Cannes de conscrits et cannes de compagnons). Enfin le saint Jacques qui orne le portait de Compostelle, porte une canne où sont croisés deux rubans (voir l’article La canne de saint Jacques à Compostelle).

La similitude de rites, coutumes et symboles ne signifie pas nécessairement identité de sens ni transmission d’un groupe social à un autre.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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