Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
UNE CANNE RASSURE, LA NUIT…
 
En 1852, aux éditions Victor Lecou, sous la plume d’un certain Ch. (Charles ?) MOFRAS, fut publié « Trois semaines en voyage : promenade sur les bords du Rhône, dans le duché de Bade, en Alsace et en Lorraine ».
Cet agréable ouvrage, que l’on peut lire aujourd’hui en version numérisée, s’apparente à un guide touristique, ou à des notes de voyage, des croquis pris sur le vif.
Mofras quitte Paris, en gare de Lyon, le 7 juin 1851. Il écrit être porteur d’ « une forte canne ». Il aura bien du mal à la conserver à Nîmes, où des portefaix insistants essaient de s’en emparer, en même temps que le moindre de ses bagages, pour gagner une petite pièce. Mais c’est en Lorraine, à l’issue d’une marche d’une vingtaine de kilomètres, une fois la nuit tombée, que Mofras est heureux d’avoir une canne en main (p. 221) :
« Quand j’eus atteint ce village (de Velaine), qui se situe à peu près à moitié chemin de Toul, il faisait déjà nuit noire. C’était l’instant où l’on ne manque jamais d’avoir quelque complaisante histoire de malandrins qui vous revient à l’esprit, comme pour se justifier à soi-même sa propre pusillanimité (…). Pour m’assurer qu’en cas d’agression je serais en état de me défendre, j’étreignis fortement ma canne dans la main droite et, lui faisant exécuter un rapide moulinet qui enveloppe ma tête et mes reins, je vis avec un certain plaisir que je n’avais pas trop oublié les savantes théories de feu Huet, mon digne maître ès canne et ès bâton. puis je me mis à rire de ma poltronnerie, en songeant que, si je venais à tomber dans une embuscade, les voleurs seraient volés. »
La gravure illustrant cet article est une oeuvre du poète, peintre et graveur anglais William Blake (1757-1827) et représente un voyageur se hâtant à la tombée de la nuit (1793). Elle figure dans A. Roob : Alchimie et mystique, p. 692.
Quelqu’un en sait-il davantage sur le maitre de bâton cité par Mofras, un dénommé HUET, de Paris, décédé avant 1851 ?
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)
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