Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LES FABRICANTS DE CANNES COMPAGNONNIQUES AU XIXe SIECLE

Contrairement à une idée reçue, les cannes des compagnons du tour de France n’étaient ni fabriquées par eux-mêmes ni obligatoirement par un compagnon spécialisé dans ce type d’articles. Les modèles les plus anciens (avant 1850) se distinguent à peine de ceux des cannes bourgeoises : jonc exotique de Malacca, férule en cuivre, gland en acier, cordons et pompons en cuir ou soie, pommeau en corne, ivoire, bois, sans décor particulier.

Les compagnons s’adressaient donc à des fabricants comme il y en avait dans les grandes villes et faisaient éventuellement personnaliser leur canne au niveau de la longueur et du pommeau, en y faisant adapter ou graver une pastille avec leur nom, leur surnom, les emblèmes (ou blasons) de leur corporation, etc. Après 1880, les cannes compagnonniques s’ornent, en plus, d’embouts gravés et guillochés, avec des figures symboliques. Les modèles d’alors sont restés à peu près ceux d’aujourd’hui.

A la fin du XIXe siècle, deux ateliers seulement semblent se partager la fabrication des cannes compagnonniques. L’un se trouve à Nantes et est dirigé par un compagnon bourrelier du Devoir nommé Désiré GREFFIER, établi 1, place Sainte-Elisabeth. L’autre se trouve à Lyon et il ne semble pas que ce soit un compagnon qui le tienne.

Il s’agit de la maison J. BRON, 47, rue Thomassin. En 1890 il fait passer une annonce dans le journal « L’Union Compagnonnique » et « avise les Compagnons du Tour de France qu’il est à leur disposition pour tous genres de cannes qu’on voudra bien lui commander, avec écusson, des pommes gravées aux attributs, ainsi que les embouts qui sont unis, gravés ou guillochés, selon l’avis qui lui est donné ».
A la fin de l’année, il signale dans le même journal qu’ »afin de donner plus d’extension à ses affaires, il s’associe avec M. Fournier » sous la raison sociale FOURNIER ET BRON, tourneurs sur cuivre. Il s’établit alors 7, rue des Marronniers. Détail intéressant, il précise qu’il fabrique aussi des cannes de tambours-majors. Mais dès le mois de mai, nouvelle annonce : il se retire de l’association Fournier et Bron et reprend seul, comme par le passé, la fabrication des cannes compagnonniques et de tambours-majors. Son nouvel atelier est désormais 12, rue du Palais-Grillet, à Lyon.

Quelques années plus tard, l’atelier passe aux mains d’un nommé Auguste PROUD, charron, qui était peut-être compagnon. Dans son annonce dans le journal « Le Ralliement », il se présente comme « seule maison de fabrication » spécialisée dans la fabrication des cannes compagnonniques pour tous corps d’états. Il est alors établi « boulevard de l’Yzeron, Maison Bonnin, à Oullins, près Lyon ». Son fils, prénommé également Auguste, fut reçu compagnon charron du Devoir sous le nom de « Lyonnais l’Ami des Compagnons ». Il poursuivra la fabrication des cannes jusqu’en 1933, 1 rue Pasteur, à Oullins. Il fabriquait aussi des « cannes fantaisies ».

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :wink:

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1 Comment to “LES FABRICANTS DE CANNES COMPAGNONNIQUES AU XIXe SIECLE”

  1. [...] l’article intitulé Les fabricants de cannes compagnonniques au XIXe siècle, nous avons signalé qu’à Lyon, un compagnon charron nommé Auguste Proud avait succédé à [...]

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