Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LES CANNES A L’EXPOSITION DE 1855


L’Exposition universelle de 1855 à Paris, sur les Champs-Elysées, a été la première du Second Empire et l’empereur Napoléon III voulait rivaliser avec les produits de l’Angleterre, sous le règne de la reine Victoria. Elle fut suivie par celle de 1867, qui connut davantage de succès. Il n’en demeure pas moins qu’avec ses presque 24 000 exposants, elle attira des milliers de visiteurs.

Au fil des rapports qui furent rédigés sur cette exposition, on découvre des remarques intéressantes sur les cannes, les matériaux avec lesquels elles étaient fabriquées, et quelques noms d’exposants.

Le texte qui suit est extrait de « Revue de l’Exposition universelle » par Edouard GEORGES, publié en 1856, p. 53. Il est précédé d’anecdotes historiques sur les genres de cannes et les personnages qui les ont portées, que nous n’avons pas reproduit. Le document intégral est accessible via Google livres.

« La fabrication des cannes alimente aujourd’hui plusieurs branches d’industrie ; notre marine nous rapporte de l’Afrique, de l’Inde, des deux Amériques, le morfil, la corne de rhinocéros, le jonc, le rotin et le bambou.

Nous n’en finirions jamais si nous voulions noter la variété infinie de cannes qui figurent à l’exposition de toutes les nations. Outre celles que nous venons de citer, nous trouvons plusieurs cannes d’ébène, de bois de fer, de vertèbre de requins, de cuir verni, de tiges de palmier, d’olivier, de citronnier, de baleine refoulée, de verre, de tresses de caoutchouc, de bois d’épines ou de ceps de vigne.

Ces différentes tiges s’enrichissent de montures élégantes et gracieuses, d’or, d’argent doré ou oxydé, de platine, que le savoir d’artistes distingués façonne en châsses, en relief, en têtes d’animaux, en pieds de biche ou de cheval, en serpents tortillés ou enlacés sur lesquels encore le lapidaire enchâsse le rubis, l’améthyste, la topaze, la turquoise, le vert frais de la malachite, la transparence du cristal, ou les fines couleurs de l’émail.

Maintenant, ne serait-il pas juste d’établir un impôt sur les cannes, les parapluies et la crinoline, qui entravent la circulation ? Je ne connais rien de plus fatigant, d’agaçant comme ces voyages qu’il faut faire, à chaque pas, autour de ces produits qui encombrent les trottoirs si étroits des rues les plus fréquentées.

MM. Beauvais, Charageat, Dumont et Journiet figurent parmi les principaux exposants. »

Ce texte appelle quelques remarques. Parmi les matériaux importés figure le « morfil » : il s’agit de l’ivoire brut.

On se reportera sur les cannes exposées en 1855 à l’article Les fabricants de cannes à l’exposition de 1855 ; Dumont y est aussi cité.

Par ailleurs, les récriminations contre la gêne provoquée par les cannes étaient courantes à cette époque. On se reportera aux articles : Quand les cannes gênaient les voyageurs (1856) et à Un opposant à la canne en 1837. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, car lorsque les téléphones portables sont apparus, nombreux ont été nos contemporains à se plaindre de la gêne occasionnée par les conversations dans la rue, aux terrasses des cafés, dans les transports en commun, etc.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Leave a Reply