Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LES BRETONS DEFENDENT LEUR ABBE AVEC LEUR PEN-BAZ

Ernest CAPENDU (1825-1868) fut un prolifique auteur de romans feuilletons, dans le style d’Alexandre Dumas, Paul Féval ou Ponson du Terrail.
En 1858 il publia dans le « Journal pour tous » son roman « Marcof le Malouin », qui se déroule en Bretagne en 1791.Les prêtres devaient alors prêter serment à la nouvelle constitution. Beaucoup s’y refusèrent et furent conduits en prison, déportés ou massacrés.

Dans le n° 188 du 6 novembre 1858, les gendarmes de la République viennent arrêter à Fouesnan le vieux recteur de la paroisse, curé non assermenté.
La population n’est pas résolue à laisser faire les gendarmes :

« Au plus fort du tumulte, le vieil Yvon accourut, son pen-bas à la main. Il se précipita vers son ami le recteur, et s’adressant aux paysans : « Mes gars, s’écria-t-il, on a tué notre marquis, on veut emprisonner notre recteur. Le souffrirez-vous ? – Non ! non ! répondirent les paysans en formant autour des gendarmes un cercle plus étroit. »

L’atmosphère devient tendue et le brigadier fait sortir les sabres des fourreaux.

« Les femmes pleuraient, les enfants criaient, les soldats juraient, et les paysans, calmes et froids, les uns armés de faulx, les autres de fusils, les autres de fourches et de pen-bas, attendaient de pied ferme la charge des cavaliers.
Le vieux recteur, dont les gendarmes n’avaient pu s’emparer, s’était agenouillé sous le porche de l’église et implorait la miséricorde divine. »

Cet épisode (qui se termine par la victoire des Bretons) rappelle d’autres échauffourées non romancées où les redoutables pen-baz entrèrent en action.

Nous en avons signalé deux dans les articles : Pen-baz contre fusils à Saint-Méen en 1902 et Echauffourée en Morbihan en 1891.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Tags:

Leave a Reply