Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE COMBAT BRETON AU BATON UNIQUE

Sous le même nom (combat au bâton, jeu de bâton), les règles d’un jeu peuvent être différentes. Si les Bretons passent, selon certains auteurs, pour avoir pratiqué l’usage du bâton à deux bouts, arme plutôt qu’instrument de jeu, ils sont aussi connus pour avoir exercé au moins jusqu’au milieu du XIXe siècle un jeu avec un bâton unique pour deux lutteurs parallèlement au jeu d’pposition avec deux bâtons.
C’est ce qui ressort du livre « Contes populaires des anciens Bretons », de Th. de la VILLEMARQUÉ, publié à Paris, aux Ed. Coquebert, en 1842, p. 288.
« COMBAT DU BATON.
Ce genre d’escrime était en usage dans le pays de Galles avant le dix-septième siècle. A cette époque, les ministres de la religion prétendue réformée l’abolirent avec les autres jeux nationaux gallois, qui sont maintenant remplacés par les orgies du cabaret. Il existe encore en Bretagne, dans certaines paroisses rurales, notamment en Cornouaille, et la manière dont on le pratique, semblerait autoriser à croire qu’il n’était point étranger, dans le principe, aux vieilles institutions celtiques.
La nuit de la fête des Morts, des jeunes gens et des jeunes filles qui se sont donné le mot, se rendent secrétement dans une chapelle écartée ; on allume des cierges, on récite des prières, on chante des cantiques en l’honneur des trépassés ; puis un vieillard, généralement le sorcier du pays, qui a le privilège d’assister à la lutte et de la présider, crie trois fois : Lis ! lis ! lis ! Aussitôt un cercle se forme ; deux champions y entrent : parfois ils sont armés chacun d’un penn-baz, ou casse-tête, et la lutte s’engage selon les règles ordinaires du combat au bâton ; mais le plus souvent, ils n’en ont qu’un seul, et se le disputent à force de bras, assis à terre en face l’un de l’autre. Le bâton reste au vainqueur, et le vaincu a la honte de recevoir la bascule de la main des jeunes filles. »
Ce combat avec un bâton unique est analogue à celui que nous avons déjà rencontré sous le nom de jeu de la panoye.
Il est représenté sur les sablières sculptées des églises bretonnes du Faouët et de La Roche Maurice (voir l’article : Jeu de bâton breton). Mais pourquoi se déroulait-il au XIXe siècle dans des circonstances aussi étranges ?

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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