Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE BATON ASSOCIE AUX ANCIENS RITES JURIDIQUES
Le bâton a toujours été de par le monde et de tous temps un objet associé à toutes sortes de rites, religieux, magiques, civils, militaires, ou judiciaires.
Dans cette dernière catégorie figurent ceux qui ont été rapportés par M. CHASSAN dans son « Essai sur la symbolique du droit » (1847), p. 132-133.
 
« BATON, VERGE, BAGUETTE (…). La verge, la baguette, le bâton surtout, furent longtemps usités dans la transmission de la propriété. Ce symbole, lorsqu’il était joint au rameau enfoncé dans la motte de gazon, représentait le droit et la justice du maître sur la chose, sur les serfs. La verge ou le bâton étaient joints à l’acte écrit et conservé avec soin. On les brisait quelquefois, après la formalité, en les coupant par le milieu, et chaque partie contractante en prenait un morceau en témoignage de la convention. Cet usage remonte à l’antiquité grecque.
Le bris du bâton ou de la verge pouvait signifier quelquefois, dans le moyen âge, le sentiment du vendeur qui se séparait de sa chose sans regret. Le bris de la verge indiquait aussi la rupture du lien juridique, la dépossession, ce qui s’appelait « exfistucare », « exfusticare », de « festuca » ou « fustis ». La renonciation des Francs Saliens à la succession se faisait, par le renonçant, en le déclarant à haute voix et en brisant sur sa propre tête quatre bâtons de bois d’aulne.
La dissolution d’une réunion judiciaire était indiquée par la même action symbolique de la rupture d’une verge. C’est ce qui a eu lieu récemment en Angleterre, où les anciens usages symboliques se sont perpétués. Après la prononciation de la sentence par la Chambre des lords, constituée en cour de justice, l’huissier de la verge a brisé la baguette de commandement, en signe de dissolution de la commission (Séance du 16 janvier 1841, affaire du comte de Cardignan).
Aux obsèques des rois de France, lorsque toutes les cérémonies sont terminées, le grand maître brise son bâton sur la fosse, en criant trois fois : Le roi est mort ! Ce n’est qu’après cette formalité qu’on commence à crier : Vive le roi ! »
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)
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