Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON A PLEUVOIR DE SAINT MARTIAL A BORDEAUX
Categories: Bâton sacré


Saint Martial fut le premier évêque de Limoges au IIIe siècle. Il est dit « l’apôtre des Gaules » ou « l’apôtre d’Aquitaine ». Saint Pierre lui-même lui aurait remis son bâton, et c’est grâce à son pouvoir qu’il parvint à éteindre un incendie à Bordeaux.

Une partie de ce bâton était conservée avant la Révolution dans l’église Saint-Seurin, selon la « Notice sur l’église Saint-Seurin de Bordeaux », publiée en 1840 à Bordeaux par Th. Lafargue, et consultable en ligne via Google livres.
Voici l’extrait qui nous intéresse :

« On mettait aussi au nombre des reliques une partie du Bâton pastoral de saint Martial. Cette partie fut sauvée d’un incendie qui consuma le trésor de Notre-Dame des Roses. Elle avait un pied en longueur. Elle était enfermée dans un grand bâton d’argent terminé en forme de main, que le chanoine officiant portait dans les processions qui se faisaient dans l’intérieur du cloître et de l’église.
On exposait ce Bâton au coin de l’autel et du côté de l’évangile, tous les ans le jour de saint Martial, dont la fête se célébrait le 30 juin. On l’exposait encore avec les deux autres petites reliques, les deux autres jours de l’année déjà marqués.

Quoi qu’on pense de la tradition qui fait saint Martial contemporain des apôtres et de l’histoire merveilleuse de son bâton, on ne peut nier que le respect avec lequel il était conservé à Saint-Seurin, ne fut une preuve de sa vénérable origine. En 994, Gombaud, archevêque de Bordeaux, assistant à Limoges à une translation du corps de saint Martial, dans un Panégyrique de ce Saint, parle de son Bâton conservé parmi les reliques de Saint-Seurin à Bordeaux. En 1676, Bonaventure de Saint-Amable écrivait : « Le Bâton de saint Martial est conservé avec grande vénération dans l’église de Saint-Seurin, aux faubourgs de Bordeaux, selon Spondan, et je l’y ai vu moi-même ». Puis parlant de la vertu de ce Bâton : « Il y a entre les autres, deux miracles qui ne manquent jamais et dont je suis moy-même témoin : c’est que dans l’extrême sécheresse, étant plus puissant que la verge de Moyse… il fait descendre les eaux célestes pour arroser les campagnes, et dans l’innondation des pluyes, il ferme les cieux… Et pour ces deux miracles opposés, il ne faut que porter cette verge à la fontaine de Figueyraux proche des Chartrons, en procession ».

En 1696, le 16 septembre, disent encore les Chroniques, y ayant une sécheresse extraordinaire, l’on fit la procession de la verge de saint Martial, dans les fauxbourgs de Saint-Seurin à laquelle MM. les Jurats assistèrent avec leurs robes et chaperons de livrée ; cette verge qui était portée avec solennité dans cette procession fut mouillée dans la fontaine de Figuereau avec les cérémonies et solennités ordinaires, et, par l’intermédiaire de ce grand Saint qui est l’apôtre de la Guienne, il y eut, incontinent après des pluies qui durèrent quelques jours et qui rétablirent les vignes et autres fruits extrêmement endommagés par les grandes chaleurs. L’on a vu des effets miraculeux de cette verge que les peuples révèrent et que le Chapitre de Saint-Seurin conserve dans son trésor comme un dépôt sacré ».

Depuis cette époque, il n’est plus parlé dans l’histoire de ce Bâton miraculeux, et les traditions orales que nous avons pu seules recueillir, s’accordent à dire qu’enlevé dans la révolution avec beaucoup d’autres objets du trésor de Saint-Seurin, toute trace de son existence a été perdue. »

On se reportera aux catégories «Bâton sacré » et « Rites associés aux bâtons » pour découvrir d’autres sortes de bâtons de saints produisant des miracles : pour découvrir des sources, pour châtier le diable, pour ressusciter les morts, etc.

L’illustration représente une peinture murale médiévale sur un voûtain Est de la chapelle de saint Martial au Palais des Papes (Vaucluse). Elle illustre l’article « Martial de Limoges » sur Wikipédia.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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