Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LA CANNE RÉVÈLE CELUI QUI LA PORTE (1843)

On a beaucoup écrit et dessiné sur la canne au XIXe siècle, tant elle était devenue un élément indissociable de la tenue masculine et même féminine. Nombreux sont les auteurs à avoir remarqué que le type de canne et la façon de la tenir reflétaient le caractère de son porteur.

En voici une occurrence découverte via Google livres dans « Le grand livre du destin ; répertoire général des sciences occultes », par A. Frédéric DE LA GRANGE (1843), p. 236. Ce qui suit figure au chapitre sur « L’art de juger les hommes et d’expliquer les destinées humaines par la physionomie ».

« LA CANNE.

Le rotin est provincial, – le jonc est perruque, – la canne noueuse est faubourienne, – la grosse canne est commune, – la grande est « compagnon du devoir », – la canne trop petite est niaise, – la canne à flageolet, à parapluie, est stupide.

Une pomme de canne ornée de pierreries est maniérée, – une tête de coquille est disgracieuse, – une longue pomme est « rococo », – une pomme sculptée en manière de tête est de mauvais goût, – une pomme à tabatière, à musique, à sifflet, à lorgnette est commis voyageur.

Le gamin qui fait l’homme traîne sa canne sur le pavé, le paysan qui singe le monsieur fait faire à son bâton autant d’enjambées qu’il en fait lui-même ; le flaneur frotte la pomme de sa canne à sa bouche, à sa joue, à son menton ; l’homme joyeux tient sa canne par le milieu, et tape du pommeau le creux de son autre main ; l’homme triste ou réfléchi porte sa canne collée perpendiculaire à sa jambe ; le distrait en frappe tout ce qu’il rencontre, sans excepter les jambes des passants ; l’étudiant la fait tourner en moulinet au nez de tout le monde ; le rentier la porte sous son bras ; le musard la tient des deux mains sur son dos et l’homme de police la pend à un bouton de son habit. »

Bref, si l’habit ne fait pas le moine, la canne le montre.

Sur le même sujet, lire aussi sur ce site : « Une cinquième jambe » (1842) et Physiologie de la canne par Damourette (1861).

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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