Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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COUPS DE ROTIN MEDICAUX

Soigner le mal par le mal ? En voici une illustration puisée dans le roman de P. -Louis RIVIERE : Poh Dèng (Editions Pierre Lafitte, 1919), p. 109-110.

Le jeune Siamois Poh Dèng est amoureux de la belle Mè Ping, mais ses sentiments sont contrariés et il dépérit. Sa mère le conduit chez un guérisseur qui expose :

« Les maladies du corps sont dues à deux causes, à des vents ou à la présence d’un esprit malin de la sorte des Mi-Pî ; voilà la vérité. Or, il y a six espèces vents dans l’intérieur de chaque homme, six et pas plus. Tant que ces divers vents soufflent d’accord, tout va bien. Mais si l’un d’eux vient à souffler plus fort que les autres, la maladie arrive ; voilà la vérité.
- Par lequel de ces vents est causé le mal de Poh Dèng ?
- Par aucun. Son corps est habité par un Mi-Pî qu’il s’agit de chasser. C’est ce que je vais faire sur-le-champ.
- De quelle manière ?
- A coups de rotin. J’appliquerai les coups sur le corps du malade, mais le Pî les ressentira ; c’est lui qui, dans la réalité, poussera les cris qui sortiront de la bouche du Naï et, quand le Pî sera vaincu par la douleur, il faudra bien qu’il déguerpisse. Je vais commencer. »
Mais le médecin n’a pas eu, ce jour-là, l’occasion d’appliquer son remède. Pendant la dernière partie de la consultation, Poh Dèng a fait une grimace significative, s’est rapproché de la porte et, tout d’un coup, a disparu. Il est bien vrai qu’un Pî le possède ; il en connaît le nom et sait les souffrances qu’il inflige à ses victimes. Mais il sait aussi qu’à l’encontre de ce Pî, toutes les médications sont vaines, sans en excepter celle du rotin. »

« Maladie d’amour, maladie de la jeunesse », comme dans la chanson…

Article rédigé par Laurent Bastard.

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