Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
COUPS DE CANNES POUR UNE CANNE OUBLIEE

Dans son recueil d’anecdotes intitulé « Aventures parisiennes avant et depuis la Révolution » (1808), Jean-Baptiste NOUGARET, dont nous avons déjà rapporté le récit des cannes trompeuses de Melchisedech (voir l’article), rapporte (p. 212-213) l’aventure survenue à un domestique nommé Labrie (il s’agit sans doute d’un surnom, l’intéressé devant être originaire de cette province). Elle met en scène un maître susceptible et très attaché à sa canne, « marque principale de sa dignité ».

« Un de ses camarades le fit entrer chez un ambassadeur. Dès qu’il fut installé chez cette excellence, on l’arma d’une grosse canne, en lui recommandant bien de ne jamais la quitter : il demanda pourquoi il devait si soigneusement porter un bâton ; l’on s’étonna de son ignorance, et on lui apprit que c’était la marque principale de la dignité de son maître. Labrie manquait souvent de mémoire. Soit que la canne l’embarrassât, soit qu’il ne pût se mettre dans l’idée de quelle importance il était à son maître qu’il la portât toujours, il lui arrivait quelquefois de l’oublier. M. L’ambassadeur s’en aperçut un jour en montant en carrosse, et ordonna qu’il fût à l’instant exclu de son service ; mais avant qu’on le mît à la porte, il obligea les deux autres laquais, qui s’apprêtaient à monter derrière la voiture, d’appliquer plusieurs coups de leurs cannes sur les épaules du délinquant, afin que la douleur lui rappelât l’instrument de son supplice, qu’il aurait dû avoir sans cesse entre les mains. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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