Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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CANNES ET PARAPLUIES PERDUS

La revue « Lectures pour tous » de novembre 1898 consacra un long article au « Musée des objets perdus » (p. 140-145), c’est-à-dire au bureau des objets trouvés de la préfecture de police de Paris. Un vrai bric-à-brac ! Il y est souvent question des parapluies et parfois des cannes. Voici les extraits de cet article qui concernent notre sujet.

« Monsieur, j’ai perdu, il y a trois jours, un parapluie… » Une dame vient d’entrer dans le bureau installé à la Préfecture de Police, quai des Orfèvres, pour le dépôt des objets trouvés à Paris sur la voie publique, dans les omnibus, les voitures, les théâtres, les grands magasins, partout enfin où peut s’oublier et s’égarer un de ces mille objets qui sont les accessoires obligés de notre vie de chaque jour. (…) On entend une exclamation : « Ah ! la voilà ! ». c’est une ombrelle élégante, de forme courante, cependant. « Très bien, madame. examinez-la. Voyez si elle est bien à vous. – Mais parfaitement, monsieur. »
L’inspecteur va à son casier, en extrait une fiche et pose quelques questions.
« Quel jour l’ombrelle a-t-elle été égarée ?… Où a-t-elle été perdue ?… »
La dame hésite, cite une date qui, probablement ne concorde pas avec celle portée sur la fiche. Cependant, l’employé ne congédie pas pour cela la visiteuse, demande des détails. La dame a reposé l’ombrelle, qu’elle ne semble plus reconnaître aussi bien.

« En effet, monsieur, il y a de petites différences. Le manche, la couleur de la soie sont presque identiques. Cela m’a trompée, mais décidément elle n’est pas à moi. » Et les dames sortent.
« Encore une qui voulait essayer de nous tromper, nous fait-on observer. Mais ce n’est pas si facile que cela, nous avons l’oeil. » (…)

Ce que l’on trouve le plus dans les salles de la Préfecture ce sont, nous l’avons vu, les parapluies, et surtout les parapluies de dames. Notons à ce propos que le nombre de cannes égarées est presque insignifiant. Des psychologues pénétrants pourront peut-être tirer de ce petit fait quelques réflexions intéressantes. Contentons-nous pour notre part de le signaler. »

On aura compris la grosse perche tendue aux lecteurs pour dire que les femmes sont étourdies et les hommes attentifs…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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