Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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BATONS D’EMEUTIERS EN BELGIQUE (1893)

Le 12 avril 1893 le Parti ouvrier belge déclencha une grève générale à la suite du refus du parlement de voter le suffrage universel. Des affrontements violents éclatèrent en diverses villes, entre les grévistes et la garde nationale, qui tira à plusieurs reprises.
Le mouvement s’étendit du 12 au 18 avril et plusieurs personnes furent tuées, à Anvers et surtout à Mons, les 17 et 18 avril.

Le suffrage plural fut finalement voté, système intermédiaire où le vote était permis à tous les citoyens – masculins – mais certains d’entre eux (les titulaires d’un diplôme et les gros propriétaires) disposaient de plusieurs voix. Il faudra attendre 1913 pour que le suffrage universel soit voté.

La scène des émeutes de Mons a été relatée et illustrée par « Le Petit Journal » du samedi 6 mai 1893.
En dernière page, une grande gravure nous montre la garde, au fond, à droite, faisant feu sur les émeutiers. Plusieurs détails ont retenu notre attention.

D’abord, on remarque que plusieurs des manifestants (comme l’on dirait aujourd’hui, et non plus « émeutiers ») sont munis d’un bâton. C’était l’arme des pauvres, comme nous l’avons souligné à l’occasion d’autres articles sur les émeutes d’autrefois.

Ensuite, c’est la composition de l’image qui appelle un commentaire. En effet, le dessinateur a décomposé l’évènement en trois temps réunis sur une seule image. Au fond, à gauche, c’est la foule qui tient levés les bâtons. Au plan intermédiaire, les bâtons s’inclinent sous le feu des militaires. Au premier plan, les hommes s’écroulent, frappés par les balles, et laissent tomber au sol leur bâton. L’émeute s’achève dans le sang…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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