Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
BATON DES ESTRIVEROS PORTEURS D’HOMMES

Nous avons évoqué la nécessité pour les porteurs de lourdes charges sur leur dos de s’appuyer sur un troisième point avec une canne ou un bâton qui constitue une « troisième jambe » (voir les articles La canne des porteurs de grains et de farine et Le bâton des coltineurs).

En voici une autre illustration, cette fois lorsqu’il s’agissait de porter un homme. Cela se passait en 1846 en Nouvelle-Grenade (Etat d’Amérique du sud composé alors de la Colombie, du Panama et d’une partie du Nicaragua actuels). Le naturaliste de Lattre y effectua une excursion et en rapporta les détails dans un article publié dans « Le Magasin pittoresque » de juillet 1848, p. 233-240.

Comme il lui fallut traverser des territoires qui imposaient de bien connaître le terrain et d’éviter les éléments hostiles, le portage se fit à dos d’hommes.
Voici ce qu’il écrit : « Les quatre Indiens les plus robustes furent désignés pour me servir, lorsqu’il serait nécessaire, d’ « estriveros », c’est-à-dire pour me porter tour à tour sur le dos, attaché comme le représente la gravure.(…) Le 5 mars, nous quittâmes le dernier village de la partie civilisée de la Nouvelle-Grenade. Un de mes Indiens fit de moi le ballot le plus commode pour lui, sans s’inquiéter de la douloureuse et fatigante position qu’il me donnait, et il me chargea sur son dos comme un commissionnaire charge une malle. Cette manière de voyager est désignée par le nom de « tablillo », à cause de la petite planchette sur laquelle on est assis, et qui, en espagnol, se nomme « tabla », beaucoup moins commode que celle nommée « silla », chaise brute sur laquelle on s’asseoit, et que l’Indien charge aussi sur son dos. Ce moyen de transport est en usage dans plusieurs parties de l’Amérique du Sud pour les passages difficiles ; il serait impraticable dans le pays que j’avais à parcourir, où l’Indien a besoin de tout son aplomb, d’une grande force, de beaucoup d’adresse, et de réduire autant que possible le volume de son fardeau. »

Les gravures représentent ces deux manières de porter : le tablillo et la silla.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Tags:

Leave a Reply