Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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SAINT GERMAIN PUNIT LES DANOIS A COUPS DE BATON

Voici une curieuse anecdote où intervient un saint et un bâton, rapportée par J.-B. des ROCHES dans son « Histoire de Dannemarc, avant et depuis l’établissement de la monarchie » (1730), p. 380-38.

Lors des invasions danoises du IXe siècle, l’un des chefs nommé Regner ou Regnier remonta la Seine jusqu’à Rouen puis Paris, qu’il pilla. Il s’ensuivit vers 845 un traité de paix avec Charles le Chauve, moyennant le versement de 7000 livres d’argent.

« Regnier, dit le Père Daniel, étant retourné dans le Dannemarc fit exposer devant le roi Eric tout l’or et l’argent qu’il avait apporté de France (…). Il lui dit en même temps que ce pays était habité par les hommes du monde les plus lâches, que le seul nom de Normands les avait mis en fuite, et leur avait fait abandonner les plus belles villes. Il ajoutait en raillant qu’il avait trouvé plus de résistance dans les morts que dans les vivants ; que tous avaient fui, et qu’un seul vieillard mort avait fait sentir la pesanteur de son bras à quelques-uns de ses gens, qui avaient pillé sa maison.

Il parlait de St Germain et de l’église de ce saint, où quelques-uns de ceux qui y étaient entrés pour la piller furent, à ce qu’on prétend, punis de mort subite. Au moment, ajoute le même historien, que Regnier faisait cette raillerie, il tomba par terre et commença à crier tout tremblant qu’il voyait St Germain qui l’assommait à coups de bâton. Dans l’instant son corps s’enfla d’une manière surprenante et peu de jours après il expira parmi les plus horribles douleurs. (…)

A l’égard du miracle, s’il est aussi avéré qu’on veut nous le faire entendre, il faut convenir qu’il fit bien peu d’impression sur l’esprit du roi et de ceux qui s’y trouvèrent présents, puisqu’il ne les empêcha pas de s’exposer fort peu de temps après aux coups de bâton des morts, en allant piller leurs églises (…) » termine l’auteur avec scepticisme…

S’agit-il de saint Germain l’Auxerrois (né v. 378 à Auxerre, mort en 448), dont l’église qui lui est dédiée dans le Ier arrondissement fut incendiée par les Normands, ou bien de saint Germain (né vers 498 près d’Autun, mort en 576), qui construisit la future abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où il reposa ?

Source : Google.livres. La statue illustrant cet article est celle de saint Germain, qui se trouve au porche de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois (source : site www.paris.catholique.fr)

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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