Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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QUENOUILLE ET BATON (2)

C’est dans le « Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration : depuis le XIIe siècle jusqu’à nos jours. tome IV, P-Z / par Henry Havard » paru en 1894, disponible sur le site de BNF (Gallica.Fr), page 673, que l’on trouve la suite de l’article sur la QUENOUILLE…mais ici, nous parlons des colonnes de lits…

QUENOUILLE, — Par analogie de forme, on a également appelé quenouilles les bâtons tournés, renflés à plusieurs places qui servent à soutenir les dais qu’on portait autrefois sur la tête des princes et qui figurent aujourd’hui encore dans les processions.

Exemple : « Le poisle, lequel étoit à bandes de velours blanc et bleu, armoyé aux armes et blason de la dicte Dame… et les bastons et quenoilles qui le portaient estoient paincts de pareilles armes. » (Funerailles d’Anne de Bretagne, 1513).

Par extension, les piliers ou colonnes qui, placés aux angles des bois de lit, portent le ciel du lit, transforme de cette façon en une sorte de dais, reçurent ce même nom.

On est généralement d’accord pour fixer au XVIème siècle l’adoption des lits à colonnes ou à quenouilles. Cependant, un document conservé à la Bibliothèque Nationale, l’Inventaire des accoustremens et paremens de la première couche de la Regne Anne de Bretagne (1498), décrit : « La garniture d’un lit de camp, de drap d’or frisé, doublé de damas rouge, blanc et tanné, c’est assavoir le ciel du dit lit… quatre rideaux de mesme…, — huit bastons du dit lit, couverts de drap d’or pour le tour du dit lit, et quatre pommettes aussi couvertes de drap d’or, etc. »

Ne semble-t-il pas que ces « huit bastons » ne peuvent être que les quatre côtés du châssis formant le ciel du lit et en faisant « le tour » ; et les quatre autres, les quatre piliers que surmontent les quatre pommettes ? Quoi qu’il en soit, les ronflements et les moulures, souvent agrémentés de sculptures et de fines décorations, qui avaient fait attribuer aux colonnes ou piliers du lit le nom de quenouilles, ne tardèrent pas à disparaître, et les élégantes colonnettes qui donnent un si charmant caractère aux bois de lit de la première moitié du XVIe siècle furent remplacées par des piliers ronds ou carrés, mais tout d’une venue, qu’on habilla de
fourreaux en étoffes de prix (…).

FM

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