Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE CONSCRIT DE L’AN 1810

Il s’agit d’un chanson populaire du Languedoc, en six couplets, sans doute créée sous l’Empire, époque de grandes levées d’hommes et de guerres meurtrières. Elle fut très célèbre au XIXe siècle. Elle est encore interprétée par les groupes folkloriques.

L’imagerie Pellerin d’Epinal l’illustra vers 1880, l’accompagna des paroles et de la partition et la diffusa sous forme d’une grande image en couleurs (27 x 36,5 cm) destinée aux enfants.

Elle nous intéresse car elle nous montre un conscrit, c’est-à-dire un jeune homme mobilisé après le tirage au sort, qui s’en va rejoindre son régiment. Il chante à pleins poumons, porte son havresac sur le dos, est coiffé d’un haut-de-forme enrubanné et il tient un solide bâton de marche maintenu à son poignet par une dragonne.

Cette canne de conscrit n’est pas celle que nous avons rencontrée dans la plupart des articles précédents, c’est-à-dire la canne de grande dimension, à pomme énorme, ornée d’une cordelière et de rubans ou peinte de torsades colorées. Cette canne-là était une canne festive, unique, qui se conservait dans le village d’où partaient à l’armée les jeunes hommes qui avaient tiré le bon numéro (ou le mauvais, selon leur point de vue). Elle servait d’emblème au groupe, remplacé par les jeunes de la classe suivante.

La canne du conscrit de l’image est un bâton de marche à gros bout rond reposant sur le sol. C’est le bâton qui va l’accompagner jusqu’à ce qu’il ait rejoint son régiment à pied.
A l’occasion, il pouvait lui servir à se défendre ou à manifester sa colère, comme on l’a vu dans l’article Coups de canne des conscrits alsaciens.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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