Dans la catégorie des bâtons-outils figure la gaule. C’est une longue perche de bois, longue jusqu’à 10 mètres, qui sert à abattre cetains fruits.
Les linguistes ne sont pas fixés sur l’étymologie du mot « gaule ». On note qu’il s’apparente au normand et au picard « vaule » et qu’en Hainaut on appelle ce type de perche « waule ». Il dériverait du latin « vallus », pieu. Mais sa présence plus répandue dans le nord de la France a fait songer à d’autres origines : le goth « valus », le frison « walu », ou encore une origine celtique : le breton « gwalen » désignant une verge, etc. (tout ceci d’après le Wiktionnaire).
La gaule était il y a peu le seul moyen de récolter certains fruits, du moins ceux qui n’étaient pas tombés au sol à leur maturité, en automne. De nos jours ce sont des engins vibreurs qui l’effectuent. En 1762, Louis LIGER, dans « La nouvelle maison rustique ou Economie générale de tous les biens de campagne », écrit, à propos des pommes à cidre, que « Le fruit et le cidre en vaudraient mieux si on les cueillait à la main ; mais comme il y aurait trop d’ouvrage, on les abat, ou à coups de « gaule » ou en « lochant », c’est-à-dire en secouant l’arbre ou les principales branches, pour en faire tomber toutes les pommes. »
En fait, on attendait que la moitié des pommes soient tombées d’elles-mêmes et on détachait le reste avec des gaules, au pied de l’arbre ou en montant dessus. Certaines gaules étaient munies d’un crochet. On prenait garde de ne pas taper sur les fruits ni de casser les branches.
La gaule était également employée pour la récolte des châtaignes, des amandes et des noix. Gilles HELUIN, sur le site www.centpourcentnaturel.fr , dans un article intitulé « La noix, c’est maintenant » (5 octobre 2009), écrit que :
« Autrefois, pour cueillir les noix, il fallait « les battre », à l’aide de lattes de châtaignier ou de gaules de bambou.
Gauler des noix était une grosse affaire, un art qui demande « coup d’il », adresse, force et endurance. Du sol, on utilisait des lattes de plus de 10 mètres ; pour battre l’arbre de l’extérieur. Mais il fallait être équilibriste pour grimper dans les arbres de branche en branche, et c’était une affaire de spécialiste : s’élever dans les arbres quand il pleut, se tenir en équilibre sur des branches glissantes et moussues, et tenir la gaule de bambou de 5 mètres, à deux mains, pour frapper les rameaux extérieurs où les fruits sont partis chercher la lumière, est loin d’être évident. Il fallait avoir la vue pointue pour frapper les rameaux au bon endroit, de manière à ne pas endommager la récolte de l’année suivante.
Un bon gauleur faisait un à deux arbres par heure, selon la taille des arbres. »
La gaule a donné un verbe : gauler, et un substantif : gaulée, action de gauler un arbre. En argot, c’est une autre sorte de bâton, ou plutôt de…verge.
L’illustration nous montre deux Normands, l’un au pied du pommier, l’autre à l’intérieur des branches, munis de gaules pour abattre les pommes que récoltent des femmes dans leur tablier. Elle est extraite du « Musée des sciences », n° 14, du 4 août 1858.
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci
[...] un long bâton, une gaule. Nous avons déjà évoqué l’emploi de ce bâton dans l’article : La gaule à abattre les pommes, noix, châtaignes et amandes. En voici une autre illustration, extraite du « Magasin pittoresque » de septembre 1851, qui [...]
[...] plus aisément lorsqu’ils placés trop haut pour une cueillette manuelle (voir les articles : La gaule à abattre les pommes, noix, châtaignes et amandes et Bâton pour récolter les fruits en [...]