Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON DES BERGERS (1896)

Il y a dans l’art des représentations codifiées. Ainsi, à toutes époques, le pèlerin est-il représenté muni d’un bâton, le voyageur à pied également ; le vieillard s’appuie sur une canne, etc. Quant au berger, il est toujours figuré avec un bâton, dont il se sert pour marcher, remettre dans le troupeau la brebis qui s’en écarte, ou se défendre des loups. Les représentations anciennes, qui perdurent jusqu’au XVIIIe siècle, le montrent avec un bâton particulier, la houlette, qui est muni à une extrémité d’une lame incurvée et concave. Elle lui servait à détacher du sol des mottes de terre et à les jeter sur les moutons récalcitrants (voir les articles : Bâton pour lancer des mottes de terre et Le bâton ou houlette de berger).

Nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises le thème du berger endormi, son bâton et son chien près de lui (voir notamment l’article : Le berger et les étoiles filantes). Voici une nouvelle œuvre, non pas cette fois-ci d’un berger sommeillant, mais de trois bergers qui regardent le ciel, durant la nuit. Leurs yeux se dirigent vers l’étoile du matin qui annonce l’aube.
Deux des trois bergers tiennent leur bâton, un robuste bâton rustique dont une extrémité renflée et inclinée provient de la coupe d’une branche sur un tronc d’arbre.
A l’un des bâtons est accrochée une gourde en coloquinte.

Cette œuvre n’est pas sans rappeler les trois rois mages qui, guidés par une étoile, se rendent à Bethléem pour honorer la naissance de Jésus. La gourde est celle qui est traditionnellement figurée au bâton des pèlerins.

Cette belle œuvre est un pastel sur papier (52 x 72 cm) de la collection Neumann, réalisé en 1896 par Lucien LEVY-DHURMER (1865-1953). Elle est extraite du catalogue de l’exposition « Effets de nuit » présentée au Cabinet cantonal des estampes à Vevey (Suisse) et à la Fondation Neumann à Gingins en février-mai 1998.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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