Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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QUAND THIERS GOUVERNAIT PAR LE BATON (1871)

Adolphe THIERS (1797-1877) était un petit homme aux traits peu amènes. Les caricaturistes s’en donnèrent à coeur joint durant sa longue carrière politique de conservateur, dès 1830, le présentant comme un nabot à lunettes grimaçant.

En février 1871, après la débâcle du second Empire et l’envahissement de la France par les Prussiens, il est nommé chef du pouvoir exécutif. Il se montre alors très ferme contre les républicains qui veulent poursuivre la guerre puis instaurer un gouvernement socialiste. Il réprime dans le sang l’insurrection de la Commune de Paris (mars-mai 1871).

C’est durant cette période que les dessinateurs le montrent comme un bourreau, un être sanguinaire et sans pitié. Il est alors surnommé Petit Jean-Foutre, l’Infâme vieillard, Général Tom Pouce, Adolphe-le-Petit, Coeur-Saignant, Obus 1er, César en raccourci, Croquemort de la Nation, etc.

L’estampe de Juvénal, publiée dans la série « Le Pilori de 1871″ (n° 3) illustre son caractère autoritaire. Il est dessiné en gendarme de l’époque, l’air revêche, un gros revolver à la ceinture. C’est le gardien d’un ponton, l’un de ces tristement célèbres bâteaux démâtés, amarrés dans les ports, qui servirent en 1848 et durant la Commune, à enfermer les prisonniers dans l’attente de leur jugement. Thiers est ici devant le « ponton Le Fontenoy batterie 22″, où l’on distingue les silhouettes de gardes nationaux en uniforme, derrière les barreaux.

La légende est claire : « L’ordre règne. Rentrée triomphale du Gouvernement » et permet de dater l’image d’après l’écrasement de la Commune (30 mai 1871).

Pourquoi présenter ici cette estampe ? Parce que Thiers, en garde-chiourme, y est montré tenant un gros bâton noueux, un gourdin, derrière lui, pour bien exprimer la brutalité de la répression. Le bâton est le symbole du pouvoir mais surtout de la punition.

Merci à Patrick Fonteneau de nous avoir permis de reproduire ce document évocateur issu de sa collection.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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1 Comment to “QUAND THIERS GOUVERNAIT PAR LE BATON (1871)”

  1. [...] Sur ce thème, on rapprochera cette estampe de celle de Thiers en garde-chiourme, lors de la répression de la Commune (voir l’article du 20 février 2012 : Quand Thiers gouvernait par le bâton). [...]

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