Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA CANNE DANS « LA VIE AU GRAND AIR » (1906) – 1

La revue « La Vie au grand air », fondée en 1898 par le journaliste sportif Pierre LAFFITTE, connut un grand succès jusqu’en 1914 grâce à ses nombreuses photos de cyclistes et autres sportifs. Elle fut interrompue par la guerre, reparut en 1916 puis disparut en 1922.

Dans son numéro du 9 février 1906, un article signé FIORAVANTI était intitulé « A propos du championnat de canne ». Il avait pour but de démontrer les mérites des techniques d’auto-défense par la canne, le bâton ou, à défaut, le parapluie, en un temps où le jiu-jitsu était beaucoup plus en vogue. Ce plaidoyer pour la canne eut également son pendant pour la boxe française contre le jiu-jitsu, dans un numéro de « Lectures pour tous » de 1906. On ne s’étonnera pas d’apprendre que son défenseur était Charlemont fils. Ces réactions reflètent le patriotisme de l’époque, qui se sentait attaqué par l’introduction de techniques venues d’Extrême-Orient.

Voici la première partie de l’article de « La Vie au grand air « (p. 113) et ses illustrations.

« A PROPOS DU CHAMPIONNAT DE CANNE
Où il est démontré que la canne est encore une arme de défense très appréciable et qu’un simple parapluie peut vous tirer d’une situation difficile. Démonstrations par le professeur Chabrier.

Par ces temps de jiu-jitsu à outrance, on a tendance à abandonner les vieux et simples principes de « self-defence » desquels on se contentait encore il y a quelques années sans s’en trouver plus mal pour cela.

C’est ainsi que plus l’on va, moins on s’exerce au maniement de la canne, excellent auxiliaire beaucoup plus considéré dans son rôle d’accessoire élégant que sous son côté pratique.
pourquoi ? Sans doute parce que les choses les plus simples sont celles auxquelles on reste le moins volontiers attaché. On tend aujourd’hui à multiplier les méthodes de défense contre l’attaque possible du malandrin qui vous attend dans l’ombre, au coin de la rue.

Au cœur de l’hiver, engoncé, enjuponné dans un long pardessus qui paralyse en partie ses mouvements, l’homme est gêné pour se défendre. S’il est bien étoffé, c’est au détriment de sa vitesse et de sa souplesse.
Un coup de poing ne se détache pas toujours bien lorsqu’on est emprisonné dans ses vêtements. Quant au jiu-jitsu, il n’admet pas beaucoup – en s’appuyant sur les démonstrations qui en ont été faites, qu’on soit gêné dans ses entournures.
Au contraire, avec une canne, un simple rotin manoeuvré par une main exercée, on a toutes les chances de se sortir d’une situation difficile, non seulement contre un, mais même contre deux adversaires. »

Légendes des illustrations :
1 – Coup de bâton et sa parade.
2 – Coups de pointe à la figure et sa parade.
3 – Evité d’un coup de flanc à la jambe et riposte par un coup de tête.
4 – Parade de coup à la jambe.
5 – Coup de flanc et sa parade.
6 – Parade de coups de pointe au corps.

A suivre…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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1 Comment to “LA CANNE DANS « LA VIE AU GRAND AIR » (1906) – 1”

  1. [...] la suite de l’article de la revue « La Vie au grand air », du 9 février 1906, p. 114, où l’auteur défend la canne comme instrument d’auto-défense [...]

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