Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA BAGUETTE DE SAINT GENES SE CHANGE EN SERPENT
Categories: Contes et légendes

Voici encore une histoire de bâton et de serpent, comme nous en avons déjà signalé plusieurs. Cette fois-ci, elle concerne saint Genès de Combronde, en Puy-de-Dôme, qu’on appelle aussi « saint Genès l’Enfant ».

Il était né au château de Chavanon, près de Combronde. Sa mère, une Espagnole de Cordoue, était fière et traitait mal son personnel, en ne leur donnant pas grand-chose de bon à manger, comme du mauvais pain d’avoine. Malheureux de les voir ainsi, le petit Genès demanda aux serviteurs de courir comme des fous de tous côtés. Interloquée, sa mère se vit expliquer par Genès que, de même que l’avoine excite les chevaux, les serviteurs étaient excités par le pain d’avoine et qu’un tel traitement n’était pas conforme aux préceptes évangéliques. La mère commença à changer d’attitude.

Mais Genès alla plus loin. « Un autre jour, étant allé à la cave avec sa mère, le petit Genès jeta dans la cuve une baguette de noisetier avec laquelle il jouait. Quand la mère voulut tirer du vin, elle recula, saisie d’épouvante : la baguette était devenue serpent. Son cœur en fut tout changé et elle devint telle que le souhaitait son fils. »

Cet épisode est rapporté par Annette LAURAS-POURRAT dans le « Guide de l’Auvergne mystérieuse », Ed. Tchou, 1989, p. 268.

Le lien entre le serpent et le bâton est fort. On pourrait qualifier le serpent de « bâton qui bouge » en raison de sa forme rectiligne en extension, lorsqu’il n’est pas lové sur lui-même. D’ailleurs, il y eut des cas de graves morsures de vipères cachées dans un fagot, et imprudemment saisies par des personnes qui les avaient prises pour des baguettes avant d’en allumer leur cheminée. Marie PHISALIX, grande spécialiste des serpents et des venins, rapporte ce qui suit dans « Vipères de France » paru en 1940 aux Editions Stock : « Les bûcherons, les scieurs, qui travaillent dans les bois ou dans les clairières, mettent parfois la main, ou le pied, sur une pseudo-branche… qui se rebiffe ; et les voitures de fagots, au retour de la coupe, déversent parfois, dans les dépendances rurales, quelque vipère, qui donne lieu à un accident : nous avons soigné une vieille paysanne qui, mettant au feu un morceau de fagot, croyait-elle, vit celui-ci se tortiller, et commit l’imprudence de le ramener de la main au centre du foyer ; elle ressentit une piqûre, qu’elle attribua d’abord à une épine ; mais elle dut changer d’avis quand, une demi-heure plus tard, elle vit sa main enfler et devenir rouge sombre. »

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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