Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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EXERCICES AVEC LA CANNE , PAR S. KNEIPP (1896) – 1

Au XIXe siècle, les exercices avec une canne étaient d’abord pratiqués à deux, dans un but ludique, défensif, militaire. Peu à peu ils deviennent aussi une activité individuelle, exercée dans un but hygiénique, éducatif, médical. On l’a vue dans la série d’articles sur les Cours de gymnastique avec une canne (1876) par C. Vergnes.

Du même ordre sont ceux que nous présentons aujourd’hui, en plusieurs articles, tels qu’ils sont rapportés par Sébastien KNEIPP dans son livre, traduit de l’allemand, intitulé « Codicille à mon testament pour les malades et les gens bien portants » (1899), édité à Kempten (Bavière) et diffusé en français à Paris et Bruxelles.

Un mot d’abord sur l’auteur, qui fut un singulier personnage. Né en 1821 à Stephansried (Bavière) et mort en 1897 à Wörishofen, ce prêtre catholique de faible constitution découvre à son profit, vers 1850, les bienfaits de l’hydrothérapie de Hahn. Il développe cette méthode de guérison de nombreuses maladies par l’eau froide et y intègre la phytothérapie, l’activité physique, la diététique et un style de vie sain et équilibré. Il connaît rapidement une renommée considérable et soigne des milliers de patients. Ses travaux donnent naissance à des instituts Kneipp à l’étranger et il apparaît comme un hygiéniste précurseur des actuelles « médecines douces ». Son premier livre est « Ma cure d’eau » (Meine Wasserkur) en 1886, suivi en 1891 de « Comment il faut vivre » (So sollt ihr leben), de « Mon Testament, conseils aux malades et aux gens bien portants » (1895) et du « Codicille » en 1896. Aujourd’hui, la marque allemande Kneipp diffuse des produits de beauté et de parapharmacie.

Revenons à la canne. Dans l’optique hygiéniste de S. Kneipp, les exercices physiques sont indispensables pour conserver une bonne santé et il insère dans son « Codicille » une troisième partie relative aux exercices de gymnastique. Ceux à pratiquer avec une canne occupent les pages 129 à 138. On les comparera avec ceux de Vergnes.

« EXERCICES AVEC LA CANNE
On peut faire avec la canne les exercices les plus variés. Il va sans dire qu’ici les bras surtout sont mis en mouvement ; toutefois quelques exercices concernent aussi les jambes. La canne dont on se sert est en bois, ou bien, quand des personnes robustes font ces exercices, c’est aussi une barre de fer. La longueur de cette canne ou de cette barre est de un mètre 30 cent.
Ces exercices conviennent plutôt aux gens bien portants qu’aux malades, à moins que ces derniers ne soient que des sujets affaiblis par l’anémie ou des maladies graves.

Au début des exercices, on tient la canne horizontalement devant soi, bras étendus, vers le sol. Les mains sont éloignées l’une de l’autre d’environ deux fois la largeur du corps et tournées de façon que le dos de la main soit dirigé en avant. Dans cette position on lève, on descend, on balance la canne, etc.

LEVER LA CANNE. La canne que l’on tient, comme nous l’avons dit, dans une position horizontale, devant le corps, est levée devant le corps jusqu’à ce que les bras aient pris une position horizontale, et de là, jusque par-dessus la tête ; au bout de quelques instants on l’abaisse à sa première position. L’inspiration a lieu pendant qu’on lève la canne, l’expiration pendant qu’on l’abaisse.

ABAISSER LA CANNE. Pour abaisser la canne derrière le dos, on débute par l’exercice précédent ; mais quand la canne est au-dessus de la tête, au lieu de l’abaisser par devant, on l’abaisse derrière le corps ; on fléchit également les deux bras jusqu’à ce que la canne touche les épaules ; dans cette position on abaisse les bras par derrière, puis on les ramène de la même façon sur le devant. Jusqu’à ce qu’on ait acquis une certaine adresse, on saisit la canne vers les deux bouts pour pouvoir exécuter plus facilement la flexion inverse des deux bras. »

A suivre…

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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