Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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Une direction d’orchestre particuliere

On trouve encore dans l’intéressant Dictionnaire encyclopédique d’anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères par Edmond Guérard publié en 1872 et disponible sur Gallica.bnf.fr, un passage sur la « Vie de Weber » (par son fils), concernant la baguette de chef d’orchestre (ici appelée bâton).

Un soir, on devait donner la Flûte enchantée, de Mozart. La représentation allait commencer, lorsqu’on s’aperçut que le cahier de la partition n’était pas sur le pupitre du chef d’orchestre (c’était Weber). Grande terreur parmi les musiciens.

La cour pouvait entrer d’un moment à l’autre, et l’on savait qu’aux yeux de Frédéric-Auguste , ce roi ponctuel par excellence, ce serait un crime impardonnable de ne pas commencer l’opéra dès qu’il paraîtrait.

La frayeur avait gagné le public. Caroline, la femme de Weber, regardait le pupitre vide et tremblait. Weber vit le danger, mais il sourit, et, sans s’émouvoir autrement, il envoya chercher le cahier de musique.

La cour entra. Le pupitre était toujours vide. Weber jeta à sa femme, toute pâle, un regard pour la rassurer, prit son bâton, donna le signal, conduisit tout le premier acte de l’opéra avec sa vigueur ordinaire, sans broncher et de mémoire, s’amusant même à faire semblant de tourner les feuillets du cahier aux endroits voulus.

L’opéra de Mozart était devenu en quelque sorte une partie de lui-même. Le fait s’ébruita, et tous les membres de la famille royale s’empressèrent de faire des compliments à Weber de ce tour de force de mnémonique musicale.

FM

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