Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
L’OFFICIER LEVE SA CANNE ET… EN AVANT !


La canne, symbole d’autorité, a été portée par les officiers durant la Grande Guerre et levée lorsqu’ils lançaient une attaque sur les positions ennemies. La photo de cet article est extraite du magazine « Le Miroir » du dimanche 20 août 1916. Cette feuille de propagande faisait la part belle aux actions françaises et minimisait ses revers, pour rassurer la population.

Dans ce numéro, la photo est intitulée « Une sortie de tranchée dans la Somme » et légendée : « L’officier levant sa canne crie : « En avant ! » et les hommes gravissent le parapet. Parmi les scènes d’action les plus dramatiques, la guerre de 1870 avait surtout inspiré aux peintres des charges de cavalerie frénétiques. Les artistes de demain trouveront sans doute le symbole de l’héroïsme actuel dans l’instant émouvant entre tous où les hommes sortent de la tranchée pour charger à la grenade ou à la baïonnette. Grâce à l’efficacité de notre artillerie lourde, cet instant critique devient moins dangereux et quand nos hommes entrèrent à Curlu, tout récemment, ce fut la canne à la main. »

Ces lignes font allusion au début de la bataille de la Somme, qui commença avec la reprise du village de Curlu. Après un pilonnage intense, les Français et les Britanniques se lancèrent sur ce village, au matin du 1er juillet 1916. Après avoir essayé un revers, ils renouvelèrent le pilonnage à l’artillerie et entrèrent dans le village dans la soirée, où ne subsistait qu’une poignée d’Allemands vivants.

L’expression « entrer dans le village la canne à la main » semble avoir été propagée à partir de cet épisode. Elle ne fait pas allusion à la photo du Miroir, mais sous-entend que cette arrivée s’est faite sans presque avoir besoin de combattre, comme un promeneur, la canne à la main. On dirait aujourd’hui, « les mains dans les poches ».

Elle figure aussi dans « Le Petit Journal » du 1er août 1916, qui titrait : « Le 20e corps et le corps colonial sont entrés à Hem, à Curlu, à la ferme Monacu la canne à la main. » Des journaux de Poilus la reprennent aussi : dans les carnets de campagne du commandant Jean Maurice Adde (voir le site darrietadde-f.darriet) on trouve ainsi : « A 5 heures on rentre dans le village la canne à la main et l’arme à la bretelle ». Ou encore, une lettre de l’arrière-grand-père de M. François Barret (sur le forum pages 14-18), on lit : « Aussi après déjeuner a-t-on expédié sur le village en une 1/2 heure 800 obus de gros calibre et 400 de 75 et après ce déluge nos hommes entraient et prenaient le patelin la canne à la main ».

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

Tags:

Leave a Reply