Dans le pétillant livre « L’argot musical : curiosités anecdotiques et philologiques par Émile Gouget » publié en 1892, on trouve différents paragraphes concernant le bâton. En voici quelques extraits pour les amateurs :

« Bâton merdeux : Chef de musique grincheux que ses musiciens ne savent jamais par quel bout prendre. (Argot d’orchestre.)

Depuis que l’archet a détrôné le bâton des vieux batteurs de mesure, on ne saurait sans anachronisme appliquer cette épithète à nos chefs d’orchestre modernes, bien que quelqu’uns n’en fussent pas indignes.

Parmi les vieux bâtons merdeux d’épines, on peut citer en première ligne Lully, mort victime de ses brutalités. Le rageur Florentin menait les artistes de l’opéra comme un troupeau de bœufs. Il lui arriva plus d’une fois de briser un violon sur le dos de celui qui n’en jouait pas à son gré.

Haendel était aussi d’une violence extrême. Il lui arriva un soir, chez le prince de Galles, de lancer
les timbales de l’orchestre par la tête de ses musiciens. »

FM