Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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BATON BRANDI POUR UNE CARTE DE PAIN

Durant la Grande Guerre, les restrictions alimentaires se firent cruellement sentir. Le manque d’hommes pour moissonner et de boulangers pour cuire le pain, la pénurie de matières premières, l’effort national tourné vers les armées, ont conduit l’Etat a instaurer en 1917 des cartes de pain limitant sa consommation à 300 grammes par jour et par personne.

Ce ne fut pas de gaîté de coeur que la population civile se plia à ce régime strict, qui connaissait quelques exceptions pour les travailleurs de force. Le pain était au centre des repas et sa consommation journalière était alors de 900 grammes (elle n’est plus aujourd’hui que de 165 grammes). La ration quotidienne ne cessa de se réduire par décrets jusqu’en 1919, pour passer à 200 puis à 100 grammes !

Une carte postale humoristique, éditée en 1917 ou 1918, exprime la frustration de la population devait ce régime de disette. Un enfant brandit une canne au bout de laquelle il a placé son chapeau haut-de-forme, pour mieux exprimer sa colère. Il crie : « 200 gr. de pain c’est pas assez… Je réclame la carte supplémentaire ».

Cette carte est suisse, car en cet Etat resté neutre durant le conflit, les restrictions alimentaires étaient aussi instaurées.

Brandir son chapeau au bout d’une canne semble avoir été une façon d’attirer l’attention lors des manifestations publiques. On rapprochera cette image de la lithographie de Daumier représentant Ratapoil (voir l’article : Le bâton de Ratapoil).

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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