Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA CANNE DU PERE D’HENRI BOSCO (1966)

L’écrivain provençal Henri BOSCO (Avignon 1888 – Nice 1976) a laissé des Mémoires sous le titre « Le Jardin des Trinitaires », publiées en 1966. Dans l’extrait qui suit, il évoque la canne de son père, accessoire vestimentaire obligé à la fin du XIXe siècle, mais aussi arme de défense :

« Il va de soi que mon père et ma mère étaient aussi endimanchés que moi, et même harnachés. Ma mère en noir. Noire la soie et noires les dentelles, et plus noir encore le jais. Mon père en pantalon rayé, en redingote, en chapeau melon. Noir aussi. Mais tout de même une chaîne d’or au gousset. C’était la mode.

Il avait pris sa canne. Il en possédait plusieurs, dix à douze au moins ; mais la plus recommandable c’était celle qu’il avait choisie.
Elle était baguée d’or, avait un pommeau en ivoire et portait dans un écusson deux initiales : L.B., celles de mon père.

Il la tenait de l’oncle Baptistin, « maître de canne ». Et, de plus, elle n’était pas une canne ordinaire, c’était une canne à épée, car elle servait de fourreau à une longue lame.

Cette lame flexible et étincelante, je l’avais vue sortir et entrer dans la canne. Elle s’y glissait doucement. C’était donc une arme, et quelle arme n’attire pas les garçons ? … Aussi, pendant cette visite que nous fîmes chez les Jésuites, tout en écoutant ce qui s’y disait, je ne perdis pas de vue la canne d’ébène (c’est de ce bois qu’elle était faite) et j’étais assez satisfait que mon père l’eût prise. »

Le portrait d’Henri Bosco est issu du site www.monsieur-biographie.com

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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1 Comment to “LA CANNE DU PERE D’HENRI BOSCO (1966)”

  1. Laurent BASTARD dit :

    Voici un autre extrait d’une oeuvre littéraire où il est question d’une canne-épée. Il s’agit d’un passage du roman de Jean de la Varende (1887-1959) intitulé « Le Centaure de Dieu », publié en 1938, et qui reçut le Grand prix du roman de l’Académie française. L’un des personnages est Roger de Tainchebraye, dit « Nez-de-Cuir » car un masque cache en partie son visage mutilé. C’est lui qui porte une canne-épée :

    « Lorsque l’homme au masque s’éloigna, appuyé sur une forte canne d’ivoire qui lui servait habilement à diminuer sa boiterie (canne en deux pièces qui se vissaient, pour les fontes, et d’où pouvait sortir une pointe d’épée) les gens d’écurie se sentirent fiers d’aider pareils seigneurs. »

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