Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA CANNE VOLANTE DE SAINT JEAN-JOSEPH DE LA CROIX

Pigeon ? Vole ! Canne ? Vole aussi ! C’est du moins ce qui ressort d’un épisode de la vie de saint Jean-Joseph de la Croix. Ce moine franciscain de Naples (1654-1734 ou 1739) stupéfiait ses contemporains par ses dons divinatoires, ses mortifications, ses miracles et sa grande piété. Voici l’épisode de sa canne volante, rapportée par le R.P. RIBADENEIRA dans « Les vies des saints et fêtes de toute l’année » (1857), p. 62-63.

« Dans l’octave de la fête de saint Janvier, le saint après avoir été vénérer le sang du martyr, devenu liquide par un miracle qui se renouvelle chaque année, entraîné par la foule, perdit le bâton qui le soutenait habituellement et sans lequel il ne pouvait faire un pas. Ce fut un grand chagrin pour lui qui ne voulait point revenir en voiture, et dans sa peine il s’adressa à saint Janvier, le priant de lui faire rendre son soutien.
Cependant la foule l’avait porté jusqu’à la porte de l’église : il s’assit sur les gradins ne sachant comment sortir d’embarras. Le duc de Lauriano entrait alors pour vénérer les saintes reliques : étonné de le voir sans bâton, sans compagnon, il lui demanda ce qu’il faisait là.
- J’ai perdu mon cheval, répondit le saint avec sa gaieté accoutumée.
- Voulez-vous, mon Père, dit le duc, que je vous reconduise au couvent dans ma voiture ?
- Non, non, reprit le Père, mon bâton reviendra.
Et il lui fit signe d’aller vénérer les reliques.

Le duc n’était pas encore arrivé au grand autel qu’une immense clameur s’éleva dans l’église : Miracle ! miracle ! criait la foule. Le duc se retourna et vit la canne du saint traversant les airs ; elle s’arrêta auprès du Père qui la reprit et s’enfuit de son meilleur pas, tandis que le peuple le suivait en criant miracle, et en mettant ses vêtements en lambeaux pour en faire des reliques.
Cependant ses supérieurs, pour mettre son huumilité à l’abri, lui imposèrent une pénitence publique, qu’il accomplit avec une soumission parfaite.

Le cardinal d’Althan, vice-roi de Naples, espérant avoir cette canne du saint, lui envoya sa voiture en le priant de lui venir parler sur le champ. Le saint s’y refusa absolument. Enfin, las des importunités du messager du cardinal, le Père lui dit : Je sais ce que veut Son Eminence : prenez cette canne, portez-la lui et que cela finisse. Le cardinal fut étrangement surpris de voir que le Père connaissait un désir qu’il n’avait manifesté à personne. Il fit enchâsser la canne dans une monture d’argent et la conserva comme une précieuse relique. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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