Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
UNE CANNE QUI SE TRANSFORME EN CHAISE
Categories: Bâton comme outil

Nos modernes « pliants » pour la pêche ou le camping ont eu des ancêtres dès le XVIIIe siècle. Voici ce qui figure dans l’Encyclopédie Diderot, page 522 de l’édition de 1771 :

« CHAISE PORTATIVE A LA PROMENADE. (Menuiserie). Il y a quinze ans qu’un particulier de Grenoble imagina de diviser sa canne en trois parties, assemblées avec des viroles comme les bayonnettes, et de faire servir ces trois morceaux à soutenir deux petits morceaux de planche rembourrés et unis par le moyen de deux chevilles. Cet attirail léger composa une chaise portative.

Quelques mois après, un autre particulier de la même ville tenta de perfectionner cette invention ; il divisa sa canne en deux parties égales, et il fit refendre la partie supérieure dans toute sa longueur. Pour unir ces trois morceaux de bois et pour achever d’en former une chaise, 1° il fit tourner un morceau de buis, large d’environ cinq pouces, et épais d’environ quatorze lignes ; 2° il fit percer ce morceau de bois en biais, de façon que la noix servait à permettre aux trois parties de la canne d’entrer jusques à la moitié de leur longueur, de façon que les trois bâtons étaient écartés ; dessous ils formaient un triangle ou trépied qui appuyait sur la terre ; ils étaient également écartés en dessus, et formaient un triangle garni de trois petites pointes de fer où l’on croche un morceau de couti très fort et garni de tresses. C’est sur ce couti que l’on s’assied.

Cette chaise portative est très utile à la promenade et dans les spectacles. Elle est très légère. Toutes les pièces de cette canne s’unissent par le moyen d’une pomme et d’une virole ou morne, dans laquelle on fait entrer les parties de la canne. »

Si nous avons bien compris la description ci-dessus, cette canne transformable en chaise devait avoir la forme d’un trépied en partie haute, sur laquelle on fixait un tissu de coutil, et d’un trépied en partie basse, reposant sur le sol. Les trois morceaux de la canne étaient réunis au milieu, avant de s’évaser en haut et en bas pour former des triangles.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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