Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA BAGUETTE MAGIQUE DE LA NUIT DE NOEL
Categories: Contes et légendes

La nuit de Noël n’est pas une nuit comme les autres. C’est celle de la naissance de Jésus, mais c’est aussi – selon de nombreux contes – celle où les bêtes parlent le langage des hommes dans les étables ou se révèlent, durant quelques instants, les trésors cachés par les démons. De grosses pierres, anciens menhirs ou cailloux semés par Gargantua, pivotent sur elles-même et découvrent des coffres emplis de pierreries. Mais si l’on veut s’en emparer, il ne faut pas s’attarder, les yeux rivés sur les richesses : la pierre ne bouge que durant les douze coups de minuit, puis reprend sa place, enfermant pour toujours l’imprudent…

Voici un conte analogue, rapporté dans l’article « Coutumes françaises et légendes de Noël », dans « Lectures pour tous » de décembre 1903. S’il figure ici, c’est qu’il est question d’une baguette magique…

« Un moment vient où le Malin est enfin réduit à l’impuissance : c’est lorsque tinte le premier coup de minuit. Il faut savoir en profiter. Ecoutez plutôt ce que fit Jean Scouarn, de Saint-Michel-en-Grève.

Un jour qu’il errait sur les grèves de Saint-Michel, il rencontra un pauvre chemineau qui, pour le remercier d’un morceau de pain qu’il lui avait donné, lui révéla le moyen de gagner la fortune et le bonheur. Il lui apprit en effet qu’au milieu de la grève se dressait un château habité par une princesse, belle comme une fée et riche comme les douze pairs de France. Les esprits de l’Enfer la retenaient sous les eaux. A Noël, au premier coup de minuit, la mer s’ouvrait et laissait voir le château : si quelqu’un pouvait y entrer et aller prendre dans la salle du fond une baguette magique, il pouvait devenir le mari de la châtelaine. Mais il fallait avoir mis la main sur la baguette avant le dernier coup de minuit. Sinon la mer revenait engloutir le château, et l’audacieux chercheur était métamorphosé en statue.

Scouarn résolut de tenter l’aventure. A minuit, en effet, la mer s’écarta comme un rideau qu’on tire et laissa voir un château resplendissant de lumières. Scouarn ne fit qu’un bond vers l’entrée, franchit la porte. La première salle était remplie de meubles précieux, de coffres d’or et d’argent. Tout autour se dressaient les statues des chercheurs d’aventures, qui n’avaient pu aller plus loin. Une seconde salle était défendue par des lions, des dragons et des monstres aux dents grinçantes. Jean Scouarn était perdu, s’il hésitait !

Comme le sixième coup de minuit sonnait, il réussit à passer au milieu des bêtes enchantées, qui s’écartèrent, et pénétra dans un appartement plus somptueux que tous les autres, où se tenaient les filles de la mer, belles comme des fées et habillées comme des princesses. Il allait se laisser entraîner dans leur ronde, quand il aperçut tout au fond la baguette magique. Il se dégagea brusquement des jolies mains qui le retenaient et il toucha enfin le but tant désiré.

Le douzième coup de minuit sonna.

Mais déjà Scouarn tenait la baguette magique, et il n’avait plus rien à craindre. A sa voix, la mer mugissante s’éloigna du château, et les esprits de l’Enfer définitivement vaincus s’enfuirent en poussant des cris à faire trembler les rochers. La princesse délivrée offrit sa main au vaillant sauveur.

Ce furent des noces splendides, et Jean Scouarn, dans sa reconnaissance pour les saints qui l’avaient protégé, employa la moitié des trésors à faire construire une chapelle à l’archange saint Michel. »

Amis cannistes et bâtonnistes, vous savez désormais ce que vous avez à faire ce soir. Au premier coup de minuit, fracturez la porte d’un gymnase municipal, ne faites pas attention à la sirène hurlante ni aux policiers qui accourront, et cherchez vite la canne magique de Frédéric Morin. Il l’a peut-être oubliée là. Mais faites vite ! Une princesse vous tendra alors les bras et le gymnase se transformera en château. Dans le cas contraire, faute d’avoir pu saisir la canne magique de Frédéric avant le douzième coup de minuit, vous passerez la nuit au poste…

Joyeux Noël !

Note : je me joints à Laurent Bastard, que je remercie une nouvelle fois pour la collaboration active et exigeante à ce blog, pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de Noël. FM

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