Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LA QUEUE A CANNE

Lors d’un précédent article, nous avons évoqué la queue de billard (voir l’article). Mais sait-on que certains fabricants du XIXe siècle les rendaient transformables en cannes ? Voici ce qui ressort de l’entrée « Queue à canne » du « Dictionnaire technologique, ou nouveau dictionnaire universel des arts et métiers (…) par une société de savans et d’artistes », tome 18 (1831).

« QUEUE A CANNE. On lui donne ce nom, parce qu’elle peut servir de canne et, par ce moyen, être transportée facilement d’un lieu à un autre sans aucun embarras. Elle se divise en trois parties inégales, le talon, la partie du milieu et le bout de la queue proprement dit. Le talon a environ 6 à 7 pouces de long ; il porte une vis femelle ; la partie du milieu est d’environ un pouce et demi plus courte que le bout. Ces trois pièces s’ajustent l’une sur l’autre à vis, bout à bout. Lorsqu’on veut en faire une canne, on les sépare ; on place le bout dans la partie du milieu qui est creusée dans son axe et ajustée avec ce bout, où elle est retenue par un frottement très doux. Le procédé vient se présenter à l’orifice inférieur de la partie creusée, et la vis mâle pratiquée à son autre extrémité déborde en entier la partie qui lui sert d’étui, afin qu’on puisse la sortir avec facilité. On place à vis sur la partie la plus grosse de l’étui une pomme de canne creusée pour recevoir la vis excédente. On ajuste un bout de canne ordinaire et à vis, sur le bout de l’étui.
On met dans un petit sac, en peau, le talon et on le porte dans la poche.
Lorsqu’on veut monter la queue pour jouer au billard, on dévisse le bout de la canne, de même que la pomme, on les met dans le petit sac ; on retire le bout de la queue de son étui, on visse l’un sur l’autre, on y ajoute de même le talon, et personne ne se douterait que la queue se démonte.
Ces sortes de queues sont très commodes pour les amateurs qui sont sûrs de l’effet de leurs queues qu’ils ont étudiées, et qui n’aiment pas se servir de celles qu’ils ne connaissent pas.
Il y a de ces queues d’un grand prix, à cause des accessoires que l’ouvrier y pratique, et qui prouvent et son talent et sa patience. »

Cette description nous a semblé bien compliquée… Il faudrait pouvoir voir un tel modèle de queue transformable pour se rendre compte du système utilisé. Quelqu’un sait-il s’il en existe dans des musées ou chez des collectionneurs, ou encore si elles ont figuré sur des catalogues de ventes aux enchères ?

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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