Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
SARBACANE CANNE

Concernant la Sarbacane, qui, rappelons-le est un tube creux (roseau…) avec lequel on lance de petits projectiles par la force du souffle, on peut noter que son histoire, dans notre pays est également liée aux mineurs.

Le sport « typique » de Saint-Étienne est la sarbacane , que certains médecins recommandaient pour que les mineurs expulsent la poussière de leurs poumons, pour essayer d’enrayer la silicose. En stéphanois, un joueur de sarbacane s’appelle un « baveux » et le sport est encore pratiqué de nos jours dans les cafés.

En cherchant un peu, on trouve dans le « Guide des amateurs d’armes et armures anciennes par ordre chronologique : depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours » d’Auguste Demmin, intéressante définition de la sarbacane.

De l’italien cerbotana, mot fait de Carpi, lieu où l’instrument était fabriqué, et du latin canna, roseau.

Blasrohr en allemand, showting-tube ou le lowpipe en anglais.

On s’en sert encore aujourd’hui pour chasser les petits oiseaux. Elle est faite d’un long tube par lequel on lance de petites balles en terre en soufflant par un des bouts.

Comme arme de guerre, elle a servi à lancer des flèches empoisonnées, le feu grégeois qui s’en échappait en traits de fusées et de petites balles appelées dragées. Comme la sarbacane n’est qu’un simple tube qui varie seulement par la longueur et par l’épaisseur, il aurait été inutile d’en donner le dessin.

Les sarbacanes modernes dont on se sert pour tuer les intéressants chanteurs emplumés sont sou-
vent, comme les cannes à pêche, divisées en plusieurs pièces qui sévissent les unes sur les autres.

Ce qui est relativement amusant, ce sont ces dragées qui sont ici des projectiles (pas forcément des sucreries comme celles qui étaient envoyées aux Dames de la Cour ou encore, lors du Carnaval dans les rues de Paris).

Autre remarque par rapport aux dragées et à la sarbacane, car je ne peux y résister, dans ce passage du livre « Gaspard de la nuit : fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot  » Louis Aloysius Bertrand…

« Mais alors une troupe de gens se rua avec vacarme des bouges du voisinage;
et des cris éclatèrent sur mes vitraux comme les dragées d’une sarbacane.
C’étaient des turlupinsqui couraient joyeusement vers la place du Marché,
d’où le vent chassait des étincelles de paille et une odeur de roussi.  »

Pourquoi Gaspard de la Nuit, parce que Maurice Ravel (dont je suis personnellement un admirateur sans borne) s’en est inspiré pour écrire pour le piano quelques unes des pages les plus techniques pour cet instrument…(mais il est vrai qu’on s’écarte un peu du sujet… quoique… :wink: ).

FM

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