Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LA PERCHE POUR LE SAUT

Nous avons déjà rencontré la perche lors de l’expression « Tendre la perche » (voir l’article). Mais la perche est aussi un accessoire pour le saut.

Nous extrayons de Wikipédia quelques informations sur son histoire et son évolution.
L’usage d’une perche est déjà attesté dans l’Antiquité grecque, notamment comme moyen de traverser des ruisseaux ou de franchir des obstacles, tels des haies. Selon une légende, le roi Pylos aurait franchi une crevasse avec une perche pour échapper à un taureau.
Son usage est attesté au IIe siècle ap. J.-C. chez les soldats du nord de l’Angleterre, comme moyen de déplacement rapide.
On la rencontre comme instrument pour sauter en longueur dans les jeux irlandais, vers 550 de notre ère. Son usage ludique se développe et au XVIIIe siècle, aux Pays-Bas, on pratique le Fierlejeppen, jeu consistant à franchir une rivière au moyen d’une longue perche de 6 à 8 m.

La perche devient ensuite une discipline gymnique et est destinée non plus à sauter en longueur mais en hauteur. En 1775, en Allemagne, des éducateurs intègrent le saut à la perche dans leurs épreuves et on enregistre des sauts de 2,50 m.
Au début du XIXe siècle, les membres du Cricket Club d’Ulverston (Lancastre) mettent au point le « running pole leaping » (bond à la perche avec élan). Cette discipline prend son essor en Angleterre et aux Etats Unis à la fin du XIXe siècle. Elle figure aux championnats d’athlétisme en Angleterre en 1866, puis à ceux des Etats Unis en 1877.
En 1899, l’Amateur Athletic Union édicte l’un des premiers principes importants du saut à la perche moderne : « aucun compétiteur ne doit, pendant le saut, déplacer l’une de ses mains vers le haut, le long de la perche, quand il quitte le sol. »
En 1892, le saut à la perche figure aux championnats de France d’athlétisme.
En 1896, le baron Pierre de Coubertin l’intègre aux premiers Jeux Olympiques d’Athènes. L’Américain William Hoyt réussit un saut de 3,30 m.

Jusqu’alors, les perches étaient rigides, en frêne, chêne ou merisier. A partir de 1900 les athlètes commencent à employer des perches en bambou, qui sont plus légères et flexibles, propriétés importantes qui vont permettre de réaliser des sauts de plus en plus hauts.
La perche en bambou demeure utilisée jusque vers 1942, l’Américain Cornelius Warmerdam restant le champion du monde avec un saut de 4, 77 m.

Nous quittons ensuite le monde des bâtons au sens large, puisque la perche ne sera plus fabriquée en bois mais en aluminium (1943), puis en alliage de cuivre et d’aluminium (vers 1960) et surtout en fibre de carbone et en fibre de verre, au début des années 1960.
Leur flexibilité permet alors de propulser les sportifs beaucoup plus haut, le record ayant été atteint en plein air, en 1994, par l’Ukrainien Sergueï Bubka, avec un saut de 6,14 m.
La perche en fibre de verre pèse parfois 20 kg et atteint 4, 60 m.

Les illustrations nous montrent successivement : le relevé d’une peinture murale découverte dans une tombe étrusque du Ve siècle avant J.-C. représentant un sauteur à la perche à l’entraînement (« Jeux Olympiques », de W. Girardi (1972) p. 17 ; l’emploi de la perche de bois, rigide, pour franchir des ruisseaux (gravure illustrant un chapitre de « Deux ans de vacances », par Jules Verne (1888) ; le saut à la perche en Angleterre en 1861 (Wikipédia) ; le saut à la perche aux Jeux Olympiques d’Athènes en 1896 ; un gymnaste vers 1900 (gravure des « Trésors de la vie pratique »).

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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1 Comment to “LA PERCHE POUR LE SAUT”

  1. [...] gravure du XIXe s. représentant ce type de saut au-dessus d’un fossé dans l’article La perche pour le saut. Il ne s’agit pas de la ningle du marais poitevin / ni du marais [...]

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