Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
QUAND LA CARABINE REMPLACE LA CANNE DU COMPAGNON

Un compagnon n’abandonne pas facilement sa canne, mais il est parfois bien obligé de le faire… En 1859, le compagnon chapelier Léon CASTAGNE, dit « La Clé des Coeurs l’Albigeois », accomplissait son service militaire et il dut partir combattre les Autrichiens en Italie, dans la guerre conduite par Napoléon III.

Castagné composa donc une chanson intitulée « Salut au Tour de France » où il nous dit que :

« Bientôt la Paix sur cette pauvre terre
Promènera son olivier sacré
Et l’Autrichien rentrera dans sa sphère,
Beau Tour de France, un jour je reviendrai. »

Dans cette chanson, il fait ses adieux (temporaires) au tour de France, au Devoir, à ses couleurs (rubans), aux compagnons et à son métier. Sans oublier, bien sûr, sa précieuse canne :

« Salut, salut, canne noble et chérie
Charmant emblème, ô toi que j’aimais tant,
Sur les sentiers fleuris de ma patrie,
Je veux encor revenir en chantant.
Bel embout jaune et toi pomme divine,
Beau cordon noir, oh ! je vous reprendrai,
En attendant, je prends ma carabine,
Canne chérie, un jour je reviendrai. »

Le pauvre Castagné fut grièvement blessé lors des combats de Magenta, Palestro et autres champs de bataille et l’un de ses amis écrivait en 1897 : « c’est cette énorme blessure de dessous le bras qui a été cause de sa mort prématurée ». Il est en effet décédé à 54 ans.
Ajoutons qu’il était né à Castres en 1837, qu’il avait été reçu compagnon chapelier en 1852 à Sainte-Bazeille et qu’il est mort à Paris en 1891.

L’illustration est un détail d’une gravure intitulée « Episode de la bataille de Magenta », publiée dans la revue « La Guerre d’Italie » du 18 juin 1859.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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