Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LES CANNES DU MARQUIS DE LA FAYETTE

Gilbert du Motier de La Fayette (1757-1834), est demeuré célèbre en France comme aux Etats-Unis, en tant que héros de l’Indépendance américaine aux côtés de George Washington (entre 1777 et 1781), puis comme révolutionnaire modéré et enfin militant de la liberté sous la Restauration et la monarchie de Juillet. Il revint en Amérique en 1824-1825, où il fut accueilli triomphalement et comblé d’honneurs et de présents.

Il possédait des cannes honorifiques qui avaient une histoire et qui lui avaient été offertes. Il en possédait d’autres qu’il avait été contraint de porter, car en 1803, sortant du ministère de la Marine, à Paris, il glissa et se cassa le col du fémur ; mal soignée, la fracture le rendit boiteux jusqu’à la fin de ses jours.

En 1799, après son exil de France et sa captivité en Autriche, il s’installa avec sa famille au château de Lagrange-Bléneau, à Courpalay (Seine-et-Marne). C’est là que Jules CLOQUET, dans ses « Souvenirs sur la vie privée du général Lafayette » (1836), décrivit cinq des cannes qui lui avaient appartenu, et rapporta les circonstances de leur acquisition.

Page 192 : « A côté de la cheminée est posée la canne dont Lafayette se servait habituellement, et qui lui avait été donnée par le Commodore Taylor. La pomme de cette canne est une simple corne de cerf, avec une plaque d’or, sur laquelle on lit : Commodore Taylor to General Lafayette. »
Cette pomme est reproduite dans le livre, à la même page (consultable sur Google.livres).

Page 203 : « Une canne que portrait Franklin : donnée à Lafayette, lors de son dernier voyage en Amérique. »

Page 206 : « Une canne dont la pomme présente le portrait de Lafayette, et qui lui fut donnée dans les circonstances suivantes. Un vieux capitaine américain alla le trouver à Nashville lors de la dernière visite qu’il fit à ses compatriotes ; il l’embrassa en pleurant, et lui dit : « J’ai eu deux beaux jours dans ma vie, celui où j’ai débarqué avec vous à Charlestown, en 1777, et celui-ci. Je vous ai vu et embrassé ; je ne demande plus à vivre. » Puis il ajouta : « Je n’ai qu’une canne ; vous voyez votre portrait dessus : je désire que vous l’acceptiez et que vous la conserviez en souvenir de l’un de vos vieux soldats et compagnons d’armes. » Lafayette se servait souvent de cette canne. »

Page 207 : « Une canne offerte à Lafayette par une députation des habitants de Bergen, lors de son dernier voyage en Amérique. Elle est faite avec une branche d’un pommier sous lequel il avait déjeuné avec Washington, lorsqu’ils traversèrent ensemble cette ville pendant la guerre de la révolution. Ce pommier avait été renversé en 1821 par un ouragan. Ces diverses circonstances sont gravées sur la pomme d’or de la canne. »

Page 216 : « Une grosse canne à pomme d’ivoire, faite avec le bois qui servit au premier monument élevé à la mémoire du général Warren, mort à Bunker’s Hill, le 17 juin 1775, en combattant pour l’indépendance de son pays.
Le cercle d’or qui entoure cette canne porte une inscription en anglais, qui indique qu’elle fut donnée le 17 juin 1825 (anniversaire de la bataille de Bunker’s Hill) au général Lafayette, par les membres de la loge du roi Salomon de Charlestown (Massachusetts). »

Les visiteurs du site savent-ils ce que sont devenues ces cannes ? Sont-elles demeurées auprès de ses descendants ou ont-elles intégré des collections publiques, des musées ? Ou ont-elles été dispersées au fil des successions ?

On sait au moins que deux autres ont été vendues aux enchères à Paris, par Christies, le 23 juin 2010. Dans son annonce du 27 mai, le site indique en effet : « Ensemble provenant de l’ancienne collection du marquis de La Fayette (…) Deux paires de cannes du début du XIXème siècle, l’une est en bois fruitier, avec un pommeau en or cerclé d’une bague en argent portant l’inscription « R.G. to Lafayette ». L’autre est en noyer, avec un pommeau en os cerclé d’une bague en argent. Elles sont estimées € 2000-3000. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

NB : concernant les cannes de Franklin nous pouvons rappeler l’article DES POMMEAUX DE CANNE 3ème partie

Tags:

Leave a Reply