Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LES BAGUETTES POUR LA SCHLAGUE

Nous avons déjà rencontré la sanction qui consistait, dans les anciennes armées, à punir les soldats en les frappant à coups de baguettes (voir l’article Le tsar Alexandre passé par les baguettes).
Cette sanction était très usitée dans les armées allemandes et autrichiennes et l’on sait qu’elle était encore infligée sur les prisonniers des camps nazis durant la dernière guerre.
Le mot « schlague » est ainsi défini par l’Académie : « Mot employé à l’allemand. Peine disciplinaire usitée dans certaines armées étrangères et qui consiste en des coups de baguette que l’on donne à l’homme puni. Donner, recevoir la schlague. »
Au sens figuré, c’est la manière brutale de se faire obéir (à la schlague).
Par extension, la schlague désigne l’instrument du châtiment : la baguette, la trique. Wikipédia en donne un exemple emprunté à Amélie Nothomb, dans son roman « Acide sulfurique » (2005) : « Vaincue, Zdena saisit sa schlague et roua de coups l’insolente ».
Voici un extrait des « Notes d’un voyageur de Lyon à Florence et à Vienne », de Louis-Victor PARISEL, publié en 1846. L’auteur côtoie des officiers autrichiens et nous renseigne sur les instruments utilisés pour punir les soldats :
« Ce qui nous divertit passablement, ce fut une scène assez vive qui se passa entre le capitaine commandant le poste et son soldat de confiance. Ce pauvre diable qui lui sert de domestique, lui apportait dans un panier quelques objets parmi lesquels se remarquaient cinq ou six pipes aux tuyaux fantastiquement allongés ; malheureusement une de ces pipes accroche un fusil, elle se renverse et se casse ; elle était en porcelaine, avec une peinture assez délicate. Rien n’égale la fureur de l’officier, si ce n’est la frayeur du soldat qui se jette à genoux pour demander grâce. Le capitaine appelle sergents et caporaux qui s’apprêtent à tirer le bâton qui pend à leur côté ; heureusement la schlague ne fut pas instantanée.
C’est un spectacle assez triste de voir dans l’armée autrichienne les caporaux et sous-officiers, à côté du sabre, porter le bâton comme un insigne militaire ; pour le sergent c’est un jonc ou canne, pour le caporal c’est un bâton de noisetier. De là vient le nom de « caporal schlagueur » qu’on leur donne, et c’est ce qui a fait dire à un poète italien que ce n’était qu’à l’ombre du noisetier que fleurissait bien la discipline de l’armée autrichienne. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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