Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON A COMPTER LE BETAIL
Categories: Bâton comme outil

La mémoire a ses défaillances auxquelles on avait appris à remédier jadis avec un bâton. Voici ce que nous apprend la revue « Le Magasin pittoresque » de novembre 1853, par un article intitulé « De l’approvisionnement de Paris en grosses viandes » (p. 374-376).

L’auteur explique les troupeaux qui doivent entrer dans Paris jusqu’aux abattoirs, passent par les barrières des octrois, sortes de frontières citadines et sources de prélèvements municipaux. Mais quand défilent les bêtes d’un propriétaire, il faut savoir les compter. Voici comment intervient le bâton :

« Comme on a toujours un grand nombre de bestiaux à mener ainsi, on en forme des bandes qui sont confiées à des hommes spéciaux auxquels on donne une feuille de route, après, toutefois, que chaque boucher a marqué sa marchandise afin de pouvoir la reconnaître. En général cette marque se fait avec une force à l’aide de laquelle on coupe les poils d’un côté de la croupe de façon à former des lettres ou des chiffres particuliers.

Arrivé à la barrière, le conducteur du troupeau donne sa feuille à un employé de l’octroi, et on procède aussitôt à l’introduction des animaux. Une petite porte est ménagée à chacune des grilles désignées pour ce genre de réception. (…)

Notre gravure indique la manière dont on s’y prend pour compter le bétail à la barrière. Le bouvier, qui a remis sa feuille de route à l’employé avec lequel il cause, vérifie lui-même le nombre de bêtes qui entrent, car il est le premier intéressé à retrouver ce qui lui a été confié, attendu qu’il en est responsable.

L’employé qui tient sa porte est armé d’un bâton qui peut lui servir pour se garer en cas d’accident et qui lui est d’un grand secours pour éviter les erreurs. En effet, il touche chaque bête qui passe en répétant le nombre auquel elle correspond. Sans cette précaution, qui l’oblige à accomplir une action déterminée, il se pourrait très bien que, sur un certain nombre de sujets, sa mémoire vînt à lui faire défaut ou que les chiffres réels fussent confondus avec d’autres dans sa pensée. »

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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