Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE HOTTENTOT SAUVE DU LION PAR SON BATON
Categories: Bâton comme outil

Hottentot sauvé du lion par son bâton

Nous avons déjà rencontré les bâtons offensifs des Hottentots, dans l’article « Le Kirri et le Rackum, bâtons des Hottentots« .

Voici une autre illustration des multiples usages que ces hommes pouvaient faire d’un simple morceau de bois utilisé à bon escient.

Dans le « Musée des familles » de mai 1845, commence un long récit signé Boitard sur « La chasse aux Boschjesmens. Etude de moeurs hottentotes et d’histoire naturelle africaine ».

Il y est question du périple accompli par Kiès, un esclave évadé, qui veut rejoindre celle qu’il aime alors qu’elle a été emportée par son maître très loin de là. Or, dans des zones désertes, le danger rôde…
« Le crépuscule commençait à couvrir les vallées, lorsque Kiès s’arrêta tout à coup, écouta un instant, et jeta un oeil inquiet autour de lui. Le malheureux aperçut alors, à cent pas, un énorme « t’gamma » (lion) qui le suivait depuis un instant, et n’attendait que la nuit pour se jeter sur lui et le dévorer. (…) L’intelligence du « khoé-khoep » (Hottentot), si supérieure à la nôtre dans ces sortes d’occasion, le servit merveilleusement. Il monta dans les roches pour chercher un « klipkrans », nom que l’on donne au sommet d’un rocher de niveau avec le sol d’un côté, et taillé en précipice à pic de l’autre. Dès qu’il en eut trouvé un, il s’arrêta et s’assit sur le bord.
Le lion, qui le suivait toujours à la même distance, s’arrêta aussi ; alors Kiès mit son bonnet et son manteau sur son bâton, se laissa glisser un peu en avant, et descendit au-dessous du pic, dans une fente de rocher, avec le soin de tenir toujours son bâton en dessus, à la place qu’il venait d’occuper, et de remuer doucement cette sorte de mannequin pour tromper le t’gamma. Cet artifice eut tout le succès qu’il en attendait ; il ne resta pas longtemps dans cette attitude, sans entendre le lion qui s’avançait en tapinois et presque en rampant, comme fait un chat qui guette une souris. Le terrible animal, prenant le manteau pour l’homme, mesura son bond avec tant de précision et de justesse, qu’il tomba la tête la première dans le précipice, où il se brisa. Kiès, triomphant, le regarda d’un air d’orgueilleuse pitié, en levant les épaules… »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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