Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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UN AUTRE BREVET DE MAITRE DE BATON
 

Voici un autre modèle de diplôme décerné à un maître de bâton en 1839.
Nous avons déjà évoqué les diplômes imprimés au XIXe siècle lors des articles Un étonnant diplôme de maître de bâton et Les brevets de la fabrique d’estampes Dembour et Gangel. Celui que nous présentons aujourd’hui tient un peu des deux modèles décrits dans ces articles. Ses dimensions sont : 35 cm de longueur et 29,5 cm de hauteur. Il s’agit d’une gravure coloriée à la main.
Il a été imprimé, comme l’indique le texte en bas, à gauche de la gravure, « A Paris, chez Fournier, rue St Jacques, 31″. A gauche, on lit : « Déposé 2″ (peut-être s’agit-il du 2e modèle déposé à la Bibliothèque nationale au titre du Dépôt légal).
L’imprimeur est le même que celui qui diffusa le brevet de 1841 évoqué dans le premier article, mais divers détails permettent de distinguer les deux documents.
L’éclairage est chez l’un fait de globes suspendus à deux lustres et chez l’autre, ici présenté, de globes sur candélabres. La salle est pourvue d’un parquet à lames parallèles chez l’un et à lames en étoile chez l’autre. On retrouve sur les deux les devises « SECOURIR NOS FRERES » et « PROTEGER LES FAIBLES », mais les trophées et l’emblème maçonnique sont absents.
En revanche, la lice en demi-cercle est ornée de scènes de combats sur le diplôme de 1839. A gauche, deux personnages s’affrontent à mains nues ou répètent les gestes des bâtonnistes, sans instruments, devant des assistants. Le panneau suivant est occupé par un écu au lion surmonté d’une couronne, couvrant deux bâtons placés en sautoir. Au centre, une scène de tournoi médiéval. Puis un nouveau panneau orné d’un écu, à demi-caché par l’un des bâtonnistes. Enfin, le panneau de droite nous montre un combat d’escrimeurs, avec des militaires assistant à la scène.
Sur l’aire de la salle d’armes, les deux bâtonnistes en pourpoint blanc, gant à la main droite et mules aux pieds, sont dans la même attitude que celle du brevet imprimé par Dembour et Gangel : celui de gauche touche la poitrine de son adversaire avec son bâton tenu horizontalement, tandis que celui de droite tient le sien au-dessus de la tête de son adversaire.
Le texte imprimé est identique à celui délivré en 1841. Le brevet a été établi au nom de M. TERTER, élève de M. DURRIER et fait à Châlon-sur-Saône le 1er mai 1839.
Ajoutons que ce brevet imprimé par Fournier semble avoir été assez répandu, puisqu’il est aussi décrit dans l’article Les grades de compagnons bastonneurs, à propos d’un exemplaire délivré à Calais en 1841. Cet imprimeur parisien diffusait largement ses gravures, puisqu’on les retrouve à Châlon-sur-Saône en 1839, à Calais en 1841 et à Verdun en 1841 également.
Si l’on résume, il y eut des brevets :
- dessinés et peints, comme celui décrit dans l’article précité ;
- calligraphiés, avec éventuellement quelques emblèmes ;
- gravés, comme ceux de Fournier ;
- lithographiés, comme ceux de Dembour et Gangel.
Tous à présent concernent le XIXe siècle. Il serait intéressant que les visiteurs de ce site nous en fassent connaître d’autres modèles et plus anciens. D’avance, merci !
Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)
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1 Comment to “UN AUTRE BREVET DE MAITRE DE BATON”

  1. Laurent BASTARD dit :

    En effectuant une recherche sur Google.livres, j’ai trouvé ce qui suit dans la « Bibliographie de la France, journal général de l’imprimerie et de la librairie », XXVe année, 1836, chez Pillet aîné, imprimeur-libraire. Il s’agit du recensement de tous les imprimés déposés à la Bibliothèque nationale.
    Une partie est consacrée aux « estampes, gravures et lithographies dont la publication et la vente sont autorisées, conformément aux loi et ordonnance du 9 sept. 1835″.
    Au n° 688 figure une estampe ou affiche décrite ainsi : « Exercices de fléau, canne et bâton ; lith.(ographie). A Lyon, chez Gubian. »
    Cette estampe était probablement celle d’un maître d’armes lyonnais.
    Il serait intéressant de retrouver ce document de 1836, qui est sans doute encore à la BnF, soit à la bibliothèque municipale de Lyon. Quelqu’un pourrait-il effectuer cette recherche ?
    A noter que la veuve Gubian, établie rue Grenette, à Lyon, a édité de grandes estampes vers 1845 pour les compagnons charpentiers du Devoir.

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