Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE CUDGEL VU PAR L’ABBE PREVOST EN 1728

Nous avons déjà évoqué les violents combats au bâton pratiqués autrefois par les Anglais (voir l’article : Le cudjel play, un jeu de bâton anglais, en 1809).
Voici un autre témoignage des sentiments plus que mitigés éprouvés par les Français à l’égard de ce jeu passablement brutal. Il est issu d’un long roman d’aventures publié en 1728-1731 par Antoine-François PREVOST, dit l’abbé Prévost (1697-1763) sous le titre de « Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde ».

« Nous eûmes, le même jour, la curiosité d’assister à un spectacle fort extraordinaire, et qui n’est connu nulle part hors de l’Angleterre. Je veux dire les combats de gladiateurs. C’est un usage romain, qui s’est conservé dans cette île depuis près de deux mille ans. Nous trouvâmes, au lieu du combat, une foule de personnes de toutes les conditions. Le théâtre, où tous les combattants s’exercent, est au milieu d’une grande salle ; de sorte qu’il est environné de tous côtés par les spectateurs, qui sont assis sur des bancs élevés les uns au-dessus des autres jusqu’à la voûte. Le premier combat fut celui du bâton ; les Anglais l’appellent Cudgel. Ils s’en servent comme on fait d’un sabre ; et les coups des combattants sont si peu ménagés, que je ne comprends point comment ils peuvent s’en donner tant, sans se casser les bras ou la tête ; car ils combattent tête nue et le corps à découvert. Le vainqueur est celui qui tire, le premier, du sang de la tête de son adversaire. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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