Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE BATON SOUFRÉ DU BRACONNIER
Categories: Bâton comme outil


C’est un curieux emploi du bâton qui est décrit dans le journal « L’Illustration » du 10 septembre 1859, p. 205-206. Maurice ENGELHARD y a publié un article sur « La chasse au faisan en Allemagne » où il consacre quelques lignes aux procédés de braconnage du pays. On y lit notamment que :

« Dans le royaume de Wurtemberg, les braconniers se munissent d’une perche au bout de laquelle est fixée une mèche soufrée. Quand ils ont reconnu un faisan endormi sur un arbre, ils allument la mèche, la tiennent sous le bec du faisan, et parviennent ainsi à l’étourdir et à le faire tomber.
Dans un traité de chasse publié en 1771, intitulé : « Ruses du braconnage », l’auteur, Labruyerre, garde du comte de Clermont, prétend qu’il est impossible de prendre les faisans par ce moyen. « Nous fîmes l’essai sur un, dit-il ; nous lui présentâmes un morceau de linge trempé dans le soufre fondu, mais il le jeta par terre à coups de bec ; nous le lui présentâmes plusieurs fois, il en fit de même ; à la fin, voyant que nous lui brûlions le bec, il s’envola. » Il résulte de cette situation que le faisan n’était pas endormi, et ce qui étonne, ce n’est pas que l’expérience n’ait pas réussi, mais que le coq ait attendu qu’on lui brûlât le bec pour s’envoler. Employé avec soin, ce moyen est excellent ou plutôt atroce, car il est très meurtrier et n’est pas excusé par cette passion irrésistible de la chasse qui souvent possède et entraîne les braconniers à tir. »

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

Leave a Reply