Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LE BATON MYSTERIEUX D’ELISABETH CANORI-MORA
Categories: Contes et légendes


Le bâton symbolise le soutien de la parole divine durant les épreuves. Dans la Bible, le psaume 23 l’illustre bien : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton me rassurent. » (verset que prononce la jeune Mélanie dans le film de Clint Eastwood, Pale Rider (1985), sauf erreur).

On en trouve un écho dans un livre de piété paru en 1869 et traduit de l’italien, intitulé « Abrégé de la vie admirable de la servante de Dieu Elisabeth Canori-Mora, Romaine du tiers-ordre des Trinitaires Déchaussés ; dédié aux mères de famille. »

Le livre décrit la vie de souffrances de cette femme, née en 1774 et morte en 1825, et qui fut béatifiée le 24 avril 1994 par Jean Paul II.

La teneur de l’ouvrage insiste tellement sur l’épouvantable vie de cette femme et décrit les douleurs qu’elle éprouva, qu’on en éprouve un malaise, ces mortifications permanentes confinant au masochisme et leur cause comme des actes de cruauté « pour la bonne cause ». Juste un extrait pour saisir l’insistance sur la pénitence, l’auto-flagellation, la soumission ressenties par la dite Elisabeth Canori-Mora comme autant d’épreuves célestes et de manifestations de l’amour ( ?) de Dieu envers elle : « Quoique les souffrances que la pieuse Elisabeth endurât depuis tant d’années, de la part des hommes, fussent déjà si nombreuses et si pleines d’angoisses et d’amertume, plus terribles et plus violentes encore devaient être celles qu’elle allait avoir à endurer de la part du prince des ténèbres ; et comme elle était une de ces âmes chères à Dieu, et choisie par lui pour être une victime digne d’apaiser sa justice irritée par les iniquités des hommes, il la prépara à traverser tous les assauts du démon, par des signes symboliques qui l’instruisaient et la fortifiaient en même temps. »

Le bâton de secours apparaît dans le passage suivant (p. 63), au cours de visions, où elle passe par un chemin escarpé, traverse un lac d’eau salée rempli d’horribles monstres et souffre de violentes tentations contre la foi : « Cependant le Seigneur lui apparut, et, lançant un trait d’amour, il lui dit : « Fille, reçois l’impression de ma charité (…) Je veux te blesser, afin que cette faveur te montre l’amour tout particulier que j’ai pour toi. »
Plus loin, elle trouva ce même chemin embarrassé de buissons d’épines tellement épais, qu’ils ne lui laissent voir ni le ciel ni la terre. Mais le Seigneur l’assura de nouveau de sa protection, et lui donna un bâton mystérieux, lequel devait lui servir de soutien pour traverser ce chemin si difficile, et de défense contre les démons qui l’infestaient ; car elle devait en rencontrer un grand nombre pendant ce périlleux trajet. Arrivée avec peine à un torrent, elle vit apparaître au pied du bâton céleste une espèce d’escabeau sur lequel elle monta pour atteindre à l’autre rive avec sécurité. »

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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