Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON IMPUISSANT CONTRE LES CHIENS TURCS

Le bâton à deux bouts, arme redoutable, ne conférait pourtant pas l’invincibilité. Surtout contre les chiens errants et féroces de Constantinople (Istamboul), au XIXe siècle. Voici à ce sujet l’opinion de Joseph MERY (1797-1866) dans « Constantinople et la Mer Noire » (1855), p. 472-473 :

« Les chiens ont la haine de l’étranger ; mais ils sont remplis de déférence pour les naturels du pays ; ils respectent même l’étranger odieux placé sous la protection de l’indigène. Cette observation a cependant été la cause de quelques malheurs (…)
M. Frédéric Lacroix conseille aux Francs de s’armer d’un bâton vigoureux et de livrer bataille à ces terribles ennemis. Ce conseil nous paraît plus dangereux que le péril, et nous allons en donner la raison.

Celui qui écrit ces lignes manie assez lestement cette arme redoutable qu’on apelle le « bâton de longueur », genre d’exercice tombé en désuétude aujourd’hui. Dans l’été de 1852, il se promenait avec le célèbre compositeur Félicien David, sur les bords de la Seine, près de Chatou ; on parlait des chiens errants de Constantinople : alors l’auteur de ce livre coupa une longue branche, l’émonda, et exécuta un « moulinet à quatre faces », qui semblait rendre impossible toute agression trop rapprochée de la défense. Félicien David, qui a fait un séjour à Constantinople, reconnut les avantages du bâtonniste en lutte avec les hommes, mais il affirma que cette arme formidable ne serait d’aucun secours contre une meute de Péra et de Galata.

Le meilleur conseil est celui-ci : rentrez chez vous avant la nuit ; ou bien donnez une piastre (cinq sous) à un pauvre musulman, qui vous accompagnera. Ne prenez pas de bâton ; il est dangereux même aux mains de ceux qui savent s’en servir. »

Les chiens errants sont toujours aussi nombreux en Turquie et les régimes successifs ont essayé, depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours, de les éliminer sans états d’âme, mais sans succès aussi.

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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