Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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UNE ANNONCE DE LA MAISON GELLY A PARIS

Dans les archives de notre prédécesseur au musée du Compagnonnage de Tours, nous avons retrouvé le découpage d’une petite annonce qui a attiré notre attention. C’est celle de GELLY, 45, rue du Faubourg-Saint-Martin, à Paris. Voici le texte complet :

« GELLY, MARCHAND ET FABRICANT DE PARAPLUIES ET OMBRELLES.
Assortiment de Cannes en tous genres ; tient un choix de Parapluies d’occasion, fait des échanges et se charge de toutes espèces de raccomodages : le tout au plus juste prix.
Assortiment de Cannes bourgeoises et pour le compagnonnage.
On peut écrire par la poste. »

Ce marchand-fabricant était établi rue du Faubourg Saint-Martin, dans une rue où il y en avait d’autres au XIXe siècle Le dénommé Gelly semble s’adresser davantage à une clientèle populaire (compagnons) qu’à la bourgeoisie ; et il propose des services pour faire des économies (occasion, raccomodages, juste prix).

C’est seulement le quatrième fabricant de cannes pour les compagnons qui est identifié nommément aux XIXe et début du XXe siècles (les autres étant Bron et son successeur Proud, à Lyon, et Greffier, à Nantes). Mais la plupart des fabricants de cannes de ville et de tambours-majors devaient logiquement en confectionner à la demande, pour les compagnons du tour de France avant que les trois autres, à partir des années 1890-1900, acquierent le monopole de ce type d’article.

Cette annonce a été découpée dans une revue ou un journal, sans indication de date ; au vu des dessins et de la typographie, on peut la situer de façon très large au XIXe siècle. Nous avons effectué une recherche sur Gallica, pour savoir si Gelly était mentionné dans des annuaires commerciaux. Et c’est bien le cas : il est cité dans l’Almanach du commerce de Paris, dès 1813, comme fabricant de parapluies et parasols, 35, rue Poissonnière. On le trouve toujours (à moins que ce ne soit son fils) dans l’Annuaire général du commerce pour 1839, 1846, 1852, 1856… Il est alors établi 43 ou 45, rue du Faubourg Saint-Martin, comme sur la publicité.

Un visiteur du site peut-il nous apporter des informations supplémentaires sur ce fabricant ?

Article rédigé par Laurent Bastard. Merci :)

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2 Comments to “UNE ANNONCE DE LA MAISON GELLY A PARIS”

  1. FM dit :

    Note reçue suite à la parution de cet article (en remerciant Mme Agnès Unterberger) : Antoine Gelly est originaire du village de Maillargues près d’Allanche (Cézallier cantalien), où il est né à la fin du 18e siècle. Le 10e arrondissement de Paris où il installe définitivement sa boutique est une zone où l’on trouve nombre de commerces de parapluies au 19e siècle. La publicité mentionnée ci-dessus est probablement postérieure à 1850: en effet, selon le rapport de l’exposition universelle de 1889 qui dresse un petit historique du commerce des ombrelles, l’ombrelle à manche brisé (dont on voit un exemplaire à gauche sur cette publicité) est devenue à la mode à partir du Second Empire. En 1860 Gelly est toujours mentionné dans le Bottin à la même adresse. Mais âgé d’une soixantaine d’années, il ne tarde pas à passer la main à son neveu Jean Pierre Rispal. Celui-ci est domicilié à l’adresse du magasin au moment de la mort de son oncle en 1863 au 4 passage Brady, à deux pas de là.
    L’année du décès de Gelly, un autre de ses neveux, Guillaume Gelly, habite rue de la Roquette près de la Bastille (11e arrt), l’un des quartiers qui regroupe le plus d’Auvergnats de Paris. Beaucoup de fabricants de parapluies et de soufflets qui y travaillèrent venaient du Cézallier depuis au moins la fin du 18e siècle. L’origine géographique d’Antoine Gelly et de sa famille n’est donc pas anodine.

    Issu de cette filière cantalienne, un autre fabricant de parapluies du nom de Benoît Amadieu, passa à la postérité pour ses cabrettes :
    Voir l’article du 11 02 2014 : Manches et cabrettes, l’art du recyclage : http://www.crcb.org/manches-et-cabrettes-l%E2%80%99art-du-recyclage/.html

  2. Geneviève Valentin dit :

    Je cherche l’origine d’un objet qui porte une étiquette métallique: Ancienne Maison Gelly & Cie /Bardon & Besson /57 rue Pierre Corneille, Lyon. Cette maison n’existe plus. Mon objet est un double plateau en bois et canne de rotin, avec des pieds assez hauts et une anse haute. Merci si vous pouvez me donner une indication et peut-être que mon message vous servira à quelque chose. Cordialement

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