Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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DES BATONS POUR LE PERE CENT ?

Ah ! si les photos pouvaient parler, elles nous expliqueraient ce qu’elles représentent. Exemple : voici onze jeunes soldats, six assis au premier rang et cinq debout derrière. La carte-photo doit dater des années 1910-1920.

Les six soldats du premier rang tiennent chacun une baguette. Leur finesse (sauf le bâton noueux tenu par le soldat de droite) ne permettent pas de penser qu’il s’agit de bâtons de marche. Ce ne sont pas non plus des cannes sorties d’une salle de gymnastique, car elles sont trop irrégulières.

Un détail nous permet peut-être de comprendre à quoi elles ont pu servir : le 3e personnage à partir de la gauche tient sur ses jambes un petit cercueil. Cet accessoire était utilisé lors du rituel en usage chez les jeunes soldats qui fêtaient « l’exécution du Père Cent » ou « l’enterrement du Père Cent », avec envoi de faire-part de décès humoristiques et de toute une mise en scène formalisant l’exécution du Père-Cent à coups de fusil, de baïonnette, de sabre ou même avec une guillotine. Cela signifiait qu’il restait cent jours avant la libération du service militaire, ou plutôt avant l’envoi en congé et le passage dans la réserve de l’armée active. Il restait « cent jours au jus ».

Les baguettes que tiennent nos six jeunes soldats sont donc peut-être les instruments qui ont mis à mort le Père Cent.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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