Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LES CANNES DE L’ANARCHISTE LIBERTAD

Albert LIBERTAD fut un personnage singulier. Né en 1875 de parents inconnus (il aurait été le fils naturel d’un préfet de Bordeaux), il fit des études au lycée de Bordeaux mais fut vite gagné par les idées anarchistes, ce qui le poussa à s’enfuir pour « monter » à Paris. Il trouva refuge au journal anarchiste « Le Libertaire » puis fut employé dans divers journaux et imprimeries, tout en développant une propagande par la parole.

Libertad était infirme et ne pouvait se déplacer qu’à l’aide de deux cannes. Il savait en user comme d’armes lors des nombreuses bagarres où il fut impliqué. Un contemporain le décrit ainsi : « C’était un étrange cynique. il venait on ne savait d’où, avec ses pieds nus dans des sandales et ses pauvres jambes brisées qu’il lançait en avant d’un superbe élan de ses béquilles de pauvre. »

Lors d’un scandale qu’il provoqua durant une messe au Sacré-Coeur, le 5 novembre 1897, il empêcha qu’on se saisisse de lui grâce à ses cannes : « Suisse et bedeaux veulent s’emparer de ce possédé. Adossé à la chaire, Libertad fait faire à ses cannes de si terribles moulinets qu’il faut perdre tout espoir de l’approcher. » (Rirette MAITREJEAN : « Souvenirs d’anarchie » (dans « Le Matin » de 1913), citée dans « Le Crapouillot » sur « L’Anarchie », de janvier 1938).

Libertad mourut le 12 novembre 1908 des suites d’une brutale intervention policière.

La photo le montre, appuyé sur ses deux cannes, se rendant à une manifestation (Le Crapouillot, janvier 1938).

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

Leave a Reply