Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
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LE BATON DES JUGES-DISEURS

Aux XIVe- XVe siècles, les tournois rassemblaient un important public populaire et princier car les joutes des chevaliers à cheval, lance en main, ou avec d’autres armes, constituaient un divertissement où les plus habiles pouvaient sortir de l’ombre et être remarqués des hommes de pouvoir.
Ces tournois étaient minutieusement réglés par un cérémonial précis et un code d’honneur était observé par les combattants.

Parmi les préposés à l’encadrement du tournoi figuraient des hérauts d’armes appelés « juges-diseurs ». Leur fonction consistait à « dire », à crier publiquement l’annonce des joutes et tournois en ville, escorter, règler la cérémonie et présider à la remise du prix de la joute au vainqueur.
Il y avait plusieurs juges-diseurs lors des tournois et chacun portait à pied comme à cheval une verge blanche à la main, de la longueur d’eux (Just ROY : Histoire de la chevalerie, 1839).

Lors des fêtes d’Arras en 1841, des manifestations importantes furent organisées par les édiles, qui reconstituèrent un tournoi. Son déroulement, s’appuyant sur des écrits médiévaux, disposait que : « quand il semble bon aux juges diseurs de faire cesser le tournoi, ils jettent leur bâton dans l’arêne et les fanfares sonnent la fin du combat. »

Le détail de la miniature reproduit dans le présent article est celui d’un manuscrit (René d’Anjou : Le Livre des Tournois) illustré par un artiste flamand vers 1488-1489. Il est conservé à la BnF (Français 2692, fol. 70 v). Il s’agit là de la remise du prix au vainqueur, par la dame pour qui le chevalier a combattu. Elle et ses deux assistantes tiennent le couvre-chef sur lequel est posé le prix. Elles sont entourées de cinq juges-diseurs, qui tiennent leur long bâton (lequel n’est, ici, pas blanc).

Les deux autres illustrations sont des cartes postales dessinées par Joseph PINCHON (1871-1953), le créateur de « Bécassine » en 1905. Il fut le directeur artistique des fêtes de Jeanne d’Arc à Compiègne durant plusieurs années entre 1909 et 1935. On y voit les juges-diseurs, leur bâton blanc à la main, délibérant et présidant à la remise du prix.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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