Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton
Bibliothèque de ressources historiques, culturelles, artistiques, litteraires, sportives…sur la canne et le bâton, en France et dans le monde…
LA CANNE DU COMPAGNON, PAR GINETTE FAUQUET

Mme Ginette FAUQUET habite au Québec mais témoigne sans relâche sa vive sympathie aux compagnons du tour de France. Ecrivain (je n’arrive pas à écrire « écrivaine », question de génération…) francophone, elle a publié plusieurs livres dont l’un, intitulé « La chaîne d’alliance », publié en 2004 à Ottawa aux Editions David, est est un roman évoquant la destinée de trois compagnons aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.

Dans le n° 304 de la revue « Compagnons et maîtres d’oeuvre », en octobre 2007, elle a aussi publié un beau poème intitulé « La canne du Compagnon ».

« Dans les siècles passés, ses ancêtres déjà,
Parcouraient la France, au rythme des chansons.
D’une ville à l’autre, marchant d’un bon pas,
Des ouvriers tenaient de multiples façons,
La canne des Compagnons.

Questions, provocations, mépris ou méfiance,
Amitié reconnue, plaisir ou confiance
Pointe en avant des pieds ou pointe aux talons,
Elle parlait beaucoup, selon sa position,
La canne des Compagnons.

Très long ou écourté, ce mythique bâton
Soulageait le marcheur, portait son baluchon.
Dans les sanglants combats entre frères ennemis,
Elle en sauva plus d’un ou tua sans merci,
La canne des Compagnons.

Dans les festivités, dans les cérémonies,
Elle s’enrubannait, elle se faisait jolie,
Portait un noir pompon pour les enterrements,
Et se faisait brûler lors d’un bannissement,
La canne des Compagnons.

Qu’il soit un Aspirant ou un Maître Fini
Avec profond respect, il gardera toujours
Celle qui est complice du long chemin suivi
Tout au long des années, au fil de ses jours,
Sa canne de Compagnon. »

Tout est dit au fil de ces vers : la canne sert au compagnon d’appui durant sa marche ; selon la façon avec laquelle il la tient, elle est langage ; elle sert durant les rites et les cérémonies ; elle est une arme défensive ou offensive ; elle est détruite si son porteur est châtié. Enfin, elle demeure la fidèle « complice » du compagnon jusqu’à sa mort.

Article rédigé par Laurent Bastard, merci :)

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